Tendance économique 2024 : une croissance timide et une économie sous tension

L’année 2024 s’est soldée par une croissance très légèrement positive, estimée à +1%, loin derrière la Guadeloupe (+1,9%) mais proche de la Guyane (+1,1%). Cette dynamique a été soutenue par la commande publique et les exportations, mais freiné par deux facteurs majeurs. D'abord, la baisse de la consommation des ménages et surtout la chute de l’investissement privé, évaluée à -8,9%.

Pour Magalie Ardoino, directrice adjointe de l’IEDOM Martinique, cette faiblesse des investissements traduit un manque de confiance

Le privé montre la confiance des entreprises dans le territoire. Même s'il ne représente que 15 % du PIB, en termes de climat et de ressenti, c’est déterminant. Le fait qu’il y ait peu de projets d’investissement rend l’économie morose, et traduit un manque de visibilité.

L’emploi en difficulté

Sur le front du marché du travail, les chiffres sont préoccupants. Le chômage progresse de 1,2 % et le secteur privé a enregistré la perte de 1 100 emplois en 2024.
Selon Bertrand Aumand, chef du service territorial de l’INSEE en Martinique, cette situation reflète aussi l’effet différé des mouvements sociaux de fin 2023 :

Beaucoup d’entreprises ont tenté de survivre grâce aux aides, au temps partiel et au chômage partiel. Mais quand l’activité cesse complètement, on le ressent deux trimestres plus tard.

Inflation en recul

Point positif : l’inflation s’est nettement apaisée. Avec un taux annuel limité à 1 %, comparable à celui observé en métropole, elle tranche avec les hausses marquées de 2022 et 2023.

Le rapport souligne enfin le rôle central de la commande publique, moteur de la croissance locale. Comme le note Magalie Ardoino :

Le public agit comme un amortisseur. Il est moins cyclique et correspond à des projets de long terme. Mais pour relancer la dynamique, il faudra rétablir la confiance des entreprises et stimuler l’investissement privé.

2024 aura été une année de croissance modeste, marquée par une détérioration du marché du travail et une atonie de l’investissement privé. Si l’inflation se calme, la reprise durable passera par une relance de la confiance économique.