La scène de Tropiques Atrium accueillera la pièce "Hewa Rwanda, lettre aux absents" ce soir

Dans "Hewa Rwanda, lettre aux absents", Dorcy Rugamba convoque les fantômes du passé. Ceux de sa famille : ses parents, ses frères et sœurs assassinés le 7 avril 1994, lors du génocide des Tutsi au Rwanda. 

Entre théâtre, musique et poésie

Un récit qui retrace un voyage, depuis son exil en Belgique en 1996 jusqu’à la reconstruction intérieure. Pour le dramaturge, la musique est essentielle pour raconter son histoire.

Je suis sur scène avec un musicien. Il n’est pas là uniquement pour faire de la musique. Il participe au récit, qui passe par les mots mais aussi au-delà des mots, par la musique et tout l’univers sonore qu’elle véhicule. Il me fallait trouver la nature même de ce geste. Pour moi, c’est un acte rituel qui convoque les morts, mais à l’usage des vivants.

Ce spectacle est aussi le prolongement d’un livre, qu’il a écrit bien après les faits, avec le besoin de transmettre. Dorcy Rugamba veut que "Hewa Rwanda" soit une trace, un acte de mémoire durable.

Je viens du théâtre, qui est un art éphémère. C’est une écriture qui participe à une cérémonie, dans le sens de réunir les gens. Comme j’écrivais sur ma famille, c’était très important, dans un besoin de transmission, de garder une trace. Passer par un livre qui demeure, qui peut rester, ça m’est apparu nécessaire. Et plus facile aussi, car je comprenais son utilité.

Le spectacle oscille entre poésie, récit historique, et méditation spirituelle. Il est traversé par les thèmes de l’absence, de l’amour, de la mort, mais aussi d’un espoir apaisé.