L'état du site historique de Raisins Clairs pointé du doigt par l'association "Lanmou Ba Yo"

Depuis sa découverte, la conservation du cimetière d’esclaves a été une source de réclamation et de tension entre de nombreuses associations et les institutions. Les ossements, parfois exposés au moindre mouvement de sable, détonnent un peu avec l’ambiance touristique de la plage. C’est pour cela que de nombreuses associations voulaient que le site soit conservé de manière plus digne et c’est exactement le débat que réouvre Jean-Luc Romana.

Comment peut-on accepter qu'un cimetière de nos aïeux soit dans un tel état de délabrement où des ossements, des squelettes, c'est-à-dire des crânes, des mandibules, des fémurs apparaissent tous les jours sur la plage de Saint-François et que des gens soient couchés se bronzant à côté des ossements de nos aïeux ? Il y a là un devoir et une urgence mémorielle de traiter cette question-là.

Un projet en cours

Les institutions avaient déjà pris note de cette requête et un projet est en cours porté par le conseil départemental. Mais au même titre que les Guadeloupéens honorent la mémoire de leurs êtres chers lors des fêtes de la Toussaint, Jean-Luc Romana espère que le même soin sera un jour accordé à ce patrimoine.

Je sais que le conseil départemental à cheval sur cette question. Je sais aussi qu'ils vont entamer un processus de restauration de ces lieux-là. Et pour moi, c'est indispensable. On ne peut pas aujourd'hui, au moment où nous allons éclairer les cimetières et penser à nos défunts, laisser comme ça à Saint-François partir dans l'océan, les ossements de nos aïeux, comme une sorte, encore une fois, d'oubli, une forme de désintéressement.