L’État mise sur les renforts volontaires pour réduire les déserts médicaux

Par 04/09/2025 - 10:00

Le gouvernement a annoncé, le 1er septembre, la mise en place d’un dispositif inédit visant à renforcer la présence médicale dans les territoires les plus touchés par la pénurie de praticiens. Dès cette rentrée, des médecins généralistes volontaires pourront être envoyés en renfort dans les « déserts médicaux » identifiés.

    L’État mise sur les renforts volontaires pour réduire les déserts médicaux

Concrètement, les médecins libéraux qui accepteront de participer pourront intervenir jusqu’à deux jours par mois dans l’un des 151 territoires prioritaires recensés par la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). En contrepartie, ils percevront une indemnité de 200 € par jour, en plus du paiement des consultations, maintenues au tarif habituel de 30 €, sans dépassement d’honoraires.

Selon le ministère de la Santé, ce mécanisme pourrait permettre jusqu’à 30 millions de consultations par an dans les zones en tension, couvrant potentiellement 2,5 millions de patients.

La Guadeloupe concernée

La Guadeloupe figure parmi les régions identifiées, et plus particulièrement la communauté d’agglomération du Nord Basse-Terre, classée comme zone prioritaire. Mais pour les médecins locaux, la réalité dépasse les zonages administratifs. Par ailleurs, la mesure peine à les convaincre totalement. Les effectifs ne sont pas suffisants pour soutenir ce dispositif selon Anne-Aymone Gruette la nouvelle présidente de la Communauté professionnelle territoriale de santé Excellence.

Dans un premier temps, nous considérons que toute la Guadeloupe est un désert médical je rappelle que les îles telles que Marie-Galante, La Désirade ou encore Les Saintes subissent lourdement le manque de médecins. Et puis, nous sommes déjà dans une santé solidaire, mais je ne suis pas sûre que mes patients apprécient que je sois absente de mon cabinet deux jours par semaine.

Miser sur la jeunesse

La question de la relève se pose avec acuité. Le gouvernement envisage notamment une quatrième année de formation pour les étudiants en médecine générale afin de les préparer au travail en zones sous-dotées. Mais cette perspective ne convainc pas tout le monde. Les besoins sont si pressants que les médecins estiment qu'il faudrait rendre plus rapidement les jeunes médecins afin qu'ils viennent en renfort. C'est un avis que partage Anne-Aymone Gruette.

Nos jeunes médecins suivent déjà un cursus très long. Plutôt que d’ajouter une année, il faudrait leur donner de l’autonomie plus tôt et les accompagner dans leur installation

La lutte contre les déserts médicaux et la répartition des professionnels sur le territoire est une arlésienne du gouvernement français, qui jusqu'à présent, s'est toujours confronté aux freins exposés par l'ordre national des médecins.

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