Les médecins généralistes tirent la sonnette d’alarme
Les médecins installés en ville vivent des heures sombres et difficiles en attendant la relève. Au fil des ans, la Guadeloupe est devenue un désert médical sans précédent avec des conséquences pour les patients et le corps médical. L’évolution du nombre de médecins généralistes est en constante diminution et ceux qui exercent tirent la sonnette d’alarme.
Pénurie de médecins à cause de mesures politiques inadaptées, vieillissement d'une partie du corps médical, aujourd’hui le constat est affligeant. Les médecins en exercice sont nombreux à avoir plus de 65 ans et un administratif de plus en plus lourd à gérer et qui rebute la nouvelle génération.
Des médecins à bout de nerfs
En Guadeloupe, la problématique des patients sans médecin traitant plus particulièrement les patients en affections de longue durée et/ou nécessitant une visite à domicile, est un enjeu de santé publique. Parce qu'en réalité, ne pas avoir de médecin traitant a un impact sur la morbi mortalité, c’est-à-dire la mortalité due à la maladie. Les chiffres prouvent que les patients sans médecin traitant développent plus de complications et meurent plus vite que ceux qui en ont.
Il faut compter aujourd'hui que 45 % des médecins sont en burn-out atteints de cancer quand d'autres décèdent par épuisement. Des médecins qui croulent sous les charges sociales à partir d'un montant de chiffre d'affaires et qui ont le sentiment de payer le prix fort pour le service rendu à la société du fait du désert médical et qui parfois sont traités d'enfants gâtés par le gouvernement, comme en témoigne Dr Anne-Aymone Gruette, médecin généraliste aux Abymes :
C'est-à-dire qu'on a l'impression que les médecins font parfois les enfants gâtés, ils ne reçoivent pas suffisamment. Il faudrait déjà que les gens puissent connaître la réalité, la réalité, cette réalité qui est difficile, qu'on fait de notre mieux tous les jours. Je reste au combat, mais je vois bien qu'il y a un manque de connaissance sur notre réalité.
Des solutions insuffisantes
Les solutions proposées par l'État comme la rénovation de la médecine de ville grâce aux communautés professionnelles territoriales de santé, la création de maisons de santé pluridisciplinaires et l'embauche d'assistants médicaux ne sont pas suffisantes.
Ce qui donne des médecins démobilisés et en manque de confiance dans les décisions politiques en cette période d'élections sénatoriales, de nombreux médecins et moins entendre les candidats sur la reconnaissance du métier de médecin généraliste combiné au rôle de médecin traitant l'attractivité territoriale et pas que pour ceux qui veulent s'installer ici ou encore les mesures fiscales, l'image du médecin généraliste avec la casquette de chef d'entreprise. Et enfin, pour que l'impôt sur le revenu soit sur la même grille tarifaire que l'Hexagone.
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