Congrès des élus : Eric Jalton et Jocelyn Sapotille en faveur d'un processus progressif
Les élus ont-ils échoué dans le débat sur l’évolution institutionnelle de la Guadeloupe ? Oui selon Éric Jalton. À quelques jours du prochain Congrès, le 17 juin, il émet des doutes sur la méthode employée. Il est rejoint par Jocelyn Sapotille, le maire de Lamentin.

Le sujet est vaste, complexe et clivant selon le maire des Abymes et la méthode employée jusque là ne permet pas “de respecter la diversité démocratique.”
Il faut un débat sur les différents aspects de fond. Le nombre de circonscriptions électorales, le mode d’élection sur les orientations programmatiques, le processus pour inclure le vote du peuple. Certes une majorité de Guadeloupéens sondés semble favorable à plus d’autonomie locale. Dont acte ! Mais on ne décide pas qu’avec des sondages.
Pour l’heure, Éric Jalton estime que la méthode employée ne peut mener qu’à l’échec du projet. Un argument que partage Jocelyn Sapotille qui craint la création d’une machine à gaz.
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Un mastodonte administratif
Le maire de Lamentin avoue avoir pris du recul avec le groupe de travail occupé à la rédaction du projet car “les orientations prises ne correspondaient pas à ma vision des choses.” L’élu estime que la collectivité n’est pas un objectif, mais un moyen. Par ailleurs, elle ne sera pas un outil de transformation du pays réel.
Je pense qu’on se trompe. Le congrès va vers une collectivité unique et ce n’est pas une solution, c’est même un risque. C’est la création d’un modèle social, le développement culturel et l’économie qui transforme le pays. La collectivité unique est une transformation administrative au service des élus et des politiciens et pas de la population. Le risque est énorme.
Jocelyn Sapotille craint qu’à l’image de la Martinique et de la Guyane, on crée “un mammouth administratif ingouvernable” qui plonge la Guadeloupe “dans une décennie d’immobilisme”. À la place, l’élu demande un processus plus long, plus complet qui permet une analyse de toutes les compétences impactées.
Il faut demander à l’État une révision du cadre constitutionnel qui permet à la Guadeloupe de créer au fur et à mesure des compétences locales dans tous les secteurs nécessaires. On ne peut pas faire et demander à l’État de payer.
Jocelyn Sapotille a précisé qu’il s’alignerait sur la décision de son groupe mais qu’il ne serait personnellement pas présent le jour du congrès.
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