Laurence Maquiaba : “On précipite le débat sur une question très délicate”

Selon l’ANG, les conséquences concrètes de l’évolution institutionnelle échappent encore trop à la population. Pour l’heure, le parti estime que chaque fois que les Guadeloupéens sont consultés, c’est uniquement sur la forme, alors que le fond à une importance fondamentale selon Laurence Maquiaba, porte-parole de l’ANG

Pour beaucoup de personnes quand on évoque le sujet de l’évolution institutionnelle, cela se résume à donner plus de pouvoir à Chalus ou à Losbar. Mais ce qu’on ne leur explique pas c’est l’enjeu de politique publique que l’on retrouve derrière cette évolution c’est-à-dire notre capacité à éditer nos propres normes.

Poser la question en ces termes n’est pas de nature à faire avancer le débat. De plus, c’est aussi demander à la population de mobiliser une certaine confiance envers les élus, or elle ne l’a pas.  

On interroge la population en posant le cadre actuel, mais sans poser le cadre futur. On a l’impression d’une précipitation.

Une population prête

Le procédé est d’autant plus dommage qu’en dépit d’un historique vérolé par des prises de positions violentes (2003), une étude de l’institut Qualistat révèle que 75% des Guadeloupéens sont favorables à une évolution institutionnelle.

La crise Covid a montré que nous devions avoir les leviers nécessaires sur notre territoire. Les gens ont compris qu’on ne pouvait pas se laisser piloter sans rien avoir à y redire. Quand on voit les dysfonctionnements du marché de l’emploi, le problème foncier, les élus devraient avoir plus de leviers.

Pour toutes ces raisons, l’ANG estime que le temps de la discussion est nécessaire mené par des élus qui n’ont pas peur d’aller à la confrontation. Enfin, le parti regrette de ne pas être invité au congrès ne serait-ce qu’avec un temps de parole pour aller plus loin que la réunion convoquée ce mardi soir.