Tué par un gendarme à Goyave : le parquet ouvre deux enquêtes
Le parquet de Basse-Terre s'est dessaisi de l'affaire au profit du pôle criminel du parquet de Pointe-à-Pitre. La famille du défunt, elle, a déposé plainte avec constitution de partie civile.
Les investigations se poursuivent après la mort par balles hier matin (mardi 9 janvier), d’un homme de 39 ans à Goyave, tué par un gendarme.
Deux procédures ont été ouvertes en flagrance a indiqué le procureur de Basse-Terre, dans un communiqué.
Deux enquêtes distinctes
La première pour tentative d'homicide sur agent dépositaire de l'autorité publique et violence avec arme sur des tiers avant le décès entraînant une ITT inférieure à 8 jours. Elle est confiée en co-saisine à la section de recherches de la gendarmerie de Pointe-à-Pitre et à la brigade des recherches de Saint-Claude, précise le parquet de Basse-Terre :
Elle aura vocation à déterminer les raisons de l'intervention des services de gendarmerie et plus particulièrement les actes qui auraient pu être commis par le défunt avant son décès vis-à-vis de deux victimes identifiées et secourues blessées par arme blanche. Elle aura également vocation à analyser le comportement adopté par le défunt vis-à-vis des gendarmes intervenus sur place pour des violences signalées », indique le parquet
La seconde est ouverte pour violences par le gendarme, ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Elle est confiée en co-saisine au bureau des enquêtes judiciaires - Inspection générale de la gendarmerie Nationale - et à la section de recherches de la gendarmerie de Pointe-à-Pitre. Le parquet précise, là aussi, qu’elle « aura vocation à déterminer les circonstances exactes de l'usage de son arme par le militaire de la gendarmerie nationale ».
La famille veut toute la lumière
Une autopsie du corps de la victime est prévue aujourd’hui. En raison de la nature criminelle, le Parquet de Basse-Terre s'est dessaisi au profit de celui de Pointe-à-Pitre.
De son côté, la famille du défunt qui conteste la version des militaires, a dès hier soir déposé plainte avec constitution de partie civile. Leur avocate, Maître Maritza Bernier, s’en explique.
Nous avons déjà été entendus par les enquêteurs. Et l’une des sœurs a déjà pu porter plainte et fait savoir qu’elle entendait se porter partie civile. Nous n’avons pas, à ce stade, accès aux déclarations des mis en cause. La victime était atteint de schizophrénie mais c’était quelqu’un qui était soigné, à jour de sa médication. Je vois qu’une ligne de défense qui voudrait que l’on ait été attaqué se dessine déjà. Il faudrait que cela soit établi. Hasard du calendrier, à Marie-Galante, un individu aux mêmes caractéristiques s’en est pris à des gendarmes qui, cette fois, ont agi dans le respect du contrôle qui leur est enseigné. J’attends beaucoup des premières investigations, de l’autopsie déjà, pour que la lumière soit faite sur cette affaire mais la famille est déterminée à ce que la lumière soit faite rapidement
Une conférence de presse commune des deux procureurs de la République de Pointe-à-Pitre et de Basse-Terre se tiendra cet après-midi au tribunal judiciaire pointois.
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