L'automobiliste condamné pour avoir percuté un gréviste
Souvenez-vous, en juillet 2016 lors du conflit social impactant le Crédit Agricole, un automobiliste excédé avait foncé sur des grévistes postés sur un barrage à la Pointe Jarry. Un manifestant avait été blessé. Le mis en cause métropolitain, exfiltré par les gendarmes pour éviter un lynchage. Ce dernier comparaissait pour violences commises avec son véhicule ce jeudi devant le tribunal correctionnel. Il a écopé de 2 ans de prison dont 1 ferme aménageable, plus que requis par le procureur.
La Guadeloupe est particulièrement la zone de Jarry est sous tension ce 22 juillet 2016, des manifestants arpentent les rues, plusieurs barrages sont érigés un peu partout. Excédé par ce blocage, un automobiliste métropolitain, Rémy Heffinger 46 ans, perd patience, il attend depuis deux heures sous le soleil et il a un rendez-vous important. Il voit une première voiture forcer le barrage au niveau de la sucrerie. Il se faufile dans son sillage tout en klaxonnant. Mais malheureusement, lui heurte un gréviste qui se retrouve sur son capot.
Il continue de rouler et manque de se faire lyncher
Vingt mètres après, il est immédiatement pris à partie par le reste de la foule, les gendarmes postés non loin interviennent et exfiltrent le chauffard, sujet à un éventuel lynchage. La victime quant à elle est sérieusement blessée, notamment au bras. Elle justifiera de 7 jours d’ITT. Après presque deux ans de procédure et une première convocation en CRPC, finalement annulée sur demande des victimes, le mis en cause devait s’expliquer sur ce comportement dangereux.
La CGTG constituée partie civile
Les avocats de la partie civile, Ezelin, Tacita, Aristide et Nirelep ont soulevé une agression volontaire à caractère raciale et anti-syndicaliste, "l’individu n’aurait jamais fait ça dans l’hexagone". Une arme par destination a rappelé le ministère public qui a requis 1 an avec sursis, demande mal accueillie par les victimes, notamment la CGTG constituée partie au procès. La défense a quant à elle soulevé diverses "erreurs" du camp adverse, une tentative de piéger la Justice avec des plaidoiries fondées sur la couleur de peau voir à l’esclavage. Selon des témoignages, "Pourtant dans la première voiture qui a foncé, c'était un antillais. Si mon client avait été un noir à locks, en aurait-on fait autant ?" a par exemple indiqué Maître Louis-Raphaël Morton. "Il faut arrêter de tout ramener à l’épiderme, l’excessif en devient ridicule" a-t-il ajouté. Les juges ont finalement été au-delà des réquisitions et ont condamné l’automobiliste à 2 ans de prison dont 1 ferme aménageable et une suspension de 6 mois du permis de conduire.
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