De nouveaux éléments dans l’affaire Claude Jean-Pierre mettent à mal le discours des gendarmes

Par 10/03/2025 - 13:41 • Mis à jour le 11/03/2025 - 11:55

Une enquête de Médiapart publiée ce lundi 10 mars souligne l’incohérence des discours tenus par les gendarmes après le contrôle routier dont Claude Jean-Pierre avait fait l’objet avant de perdre la vie quelques jours plus tard en 2021. La responsabilité des gendarmes avait été pointée du doigt, et le procureur de Basse-Terre s’était prononcé en faveur d’un non-lieu finalement rejeté. Que révèlent alors ces nouveaux éléments du dossier ?

    De nouveaux éléments dans l’affaire Claude Jean-Pierre mettent à mal le discours des gendarmes
Image de vidéo surveillance à Deshaies.

Claude Jean-Pierre, dit « Klodo », c’est ce retraité de 67 ans qui a perdu la vie fin 2020, 13 jours après avoir été extrait de force de son véhicule lors d’un contrôle routier effectué par deux gendarmes à Deshaies. La veille de sa mort, une plainte contre X avait été déposée par sa fille.

La faute médicale écartée

Même si les investigations de la juge d’instruction de Basse-Terre qui a relancé l’affaire ne sont pas encore terminées, Médiapart a pu avoir accès à des éléments du dossier qui montrent des contradictions dans les versions avancées par les deux gendarmes impliqués.

Après le non-lieu rejeté quant à l’implication des gendarmes, la juge d’instruction a cherché à déterminer si la tétraplégie de Claude Jean-Pierre provenait d’une faute médicale. Une hypothèse invalidée par les experts.

Mais ce que révèlent les différentes auditions des gendarmes et leurs échanges à la fois avec les sapeurs-pompiers appelés le jour de l’interpellation de Claude Jean-Pierre, et la famille de ce dernier, ce sont des incohérences dans leurs discours.

Des propos divergents

Les gendarmes ont tantôt avancé que la victime s’était cogné la tête elle-même sur le véhicule. Tantôt que Claude Jean-Pierre s’était allongé de lui-même sur la route. Avant d’indiquer finalement que l’adjudant, second de la brigade de Deshaies, est celui qui a décidé de sortir l’homme d’une soixantaine d’années de la voiture. Puis de tenir des propos contradictoires sur si sa tête avait cogné plus ou moins fortement sur le haut de la portière.

« On s’y prend à deux fois, car il touche au niveau du montant en haut de la portière. La tête ne passe pas, mais le choc n’est pas fort », dira l’adjudant. Quand son coéquipier, le gendarme mobile indique lui : « Le choc a été assez sec, car il y a eu un bruit. C’est tout ce que je peux dire ».

En plus de ces dires qui ne concordent pas, les vidéos de surveillance placées sur la mairie de Deshaies mettent également à mal, les premières versions avancées par les gendarmes qui niaient au départ avoir extrait Claude Jean-Pierre de son véhicule.

 


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