Cour d’assises : procès pour meurtre sous l’emprise d’alcool de Gilles Lescot
Près de deux ans après le meurtre de Gervais Cloudius, tué devant son domicile à Anse-Bertrand, la cour d’assises se penche sur les circonstances de ce drame. En toile de fond, une question complexe : l’alcool peut-il atténuer la responsabilité de l’accusé, ou au contraire l’aggraver ?

Le 11 juin 2023 à Anse-Bertrand, une altercation entre deux hommes vire au drame. Gervais Cloudius trouve la mort devant son domicile, poignardé à plusieurs reprises avec un tournevis.
L’auteur présumé des faits, Gilles Lescot, était son compagnon de jeu ce soir-là. Quelques heures avant le passage à l’acte, tous deux jouaient aux dominos dans une atmosphère détendue, mais alcoolisée.
C’est dans ce contexte que les tensions sont montées d’un cran. Une parole déplacée aurait été à l’origine de l’altercation. L’alcool, consommé en grande quantité, semble avoir été l’un des éléments déclencheurs de la violence. Très vite, la dispute dégénère, et Gilles Lescot s’empare d’un tournevis, qu’il utilise à plusieurs reprises contre son adversaire.
L’alcool, facteur aggravant ou circonstance atténuante ?
Au cœur des débats de cette audience d’assises : la place de l’alcool dans ce crime. Loin d’être une excuse, il s’agit pour les jurés de déterminer si son rôle constitue une circonstance atténuante ou au contraire aggravante. Aucun des deux protagonistes n’a été contraint à boire ce soir-là, tous deux ont consommé de manière volontaire et excessive.
Ce comportement commun soulève une interrogation essentielle sur la part de responsabilité individuelle : à partir de quel point l’alcool peut-il influer sur la maîtrise de soi, et donc sur l’intention de commettre un acte aussi grave ?
La justice devra trancher cette question en évaluant si Gilles Lescot avait conscience de ses actes, et s’il avait l’intention de tuer. Le fait que la majorité des coups aient été portés à la tête avec un outil dangereux pourrait orienter la décision des jurés vers la reconnaissance d’un homicide volontaire.
Un passé personnel trouble en toile de fond
Au-delà de l’alcool, d’autres éléments pourraient également influencer l’issue du procès. L’accusé, Gilles Lescot, traîne un lourd passif personnel. Son enfance a été marquée par un père alcoolique et violent, un contexte familial instable où les scènes de maltraitance étaient fréquentes.
Ce parcours a laissé des traces : Gilles Lescot a été diagnostiqué d’une double schizophrénie à l’âge de 30 ans. Il est suivi médicalement depuis plusieurs années. Ces éléments, qui relèvent du trouble psychique, seront sans doute examinés par les experts lors du procès pour évaluer son degré de discernement au moment des faits.
Sur deux jours, l’alcool, le passé familial, les troubles psychiatriques, la nature des coups : autant de facteurs qui viendront alimenter le débat sur la responsabilité pénale de l’accusé.
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS GUADELOUPE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.