Cour Criminelle départementale : quatre hommes poursuivis pour violences volontaires ayant entraîné la mort, sans intention de la donner

Par 04/04/2022 - 10:09

Au petit matin du 29 septembre 2018, à Pointe-à-Pitre, vers 3h du matin, Dimitri Douglas, Jérémy Tolle, Régis Limier et Allan Bourgeois, de retour d'une soirée bien arrosée, sont soupçonnés d'avoir roué de coups de poings et de pieds mais aussi d'avoir frappé, à plusieurs reprises à l'aide d'un morceau de bois et d'un couteau, Dominique Lennox, un homme âgé de cinquante-quatre ans. La victime est décédée au CHU, des suites de ses blessures, le 3 mars 2019.

    Cour Criminelle départementale : quatre hommes poursuivis pour violences volontaires ayant entraîné la mort, sans intention de la donner

Dominique Lennox aurait pu jouer les indifférents et poursuivre sa route, sans se soucier du comportement délictuel de plusieurs individus, qui avaient décidé, ce petit matin du 29 septembre 2018, de s'en prendre à un fourgon isolé, probablement pour y soustraire ce qui se trouvait à l'intérieur  ou pour voler le véhicule.

Mais c'était sans compter sur le sens du devoir de Dominique Lennox, de vouloir corriger celui qui est dans l'erreur et de redresser celui qui fait fausse route.

Ainsi, pour avoir fait remarquer aux individus concernés, qu'ils agissaient mal, il s'est vu entourer et frapper de nombreux coups de poings et de pieds.

Il aurait même reçu plusieurs coups de couteau et sa tête aurait fait l'objet de violentes agressions, y compris avec un morceau de bois.

Hospitalisé dans un état critique, la victime est décédée des suites de ses blessures, près de six mois après les faits, le 3 mars 2019 précisément.

Les proches de la victime se sont constitués parties civiles. Ils attendent que la Justice détermine le rôle, que chacun des quatre accusés, a joué dans cette affaire douloureuse, qui a vu un honnête citoyen, dépeint par les siens et des connaissances, comme gentil et bienveillant.

Un homme qui avait, également, fondé l'association "Vivre autrement à Mortenol", avec laquelle il organisait des sorties pour les enfants du quartier et des fêtes de Noël. Il était aussi trésorier de la Fondation St Vincent de Paul et visiteur de prison.

C'est donc trois ans après son décès, que les quatre personnes poursuivies dans cette affaire vont devoir répondre des faits de violences ayant entraîné la mort, sans intention de la donner. Ils encourent la peine maximale de vingt années de réclusion criminelle.

Les quatre accusés comparaissent pour la première fois pour des faits criminels.

Jérémy Tolle a un casier judiciaire vierge. Il travaille dans une société de désamiantage. Il était âgé de vingt-cinq ans, au moment des faits. Depuis le 12 mars 2020, il est placé sous contrôle judiciaire et comparaît libre.

Dimitri Douglas, sans profession, était âgé de vingt-trois ans au moment de l'agression Son casier ne porte trace que d'une seule condamnation, pour trafic de stupéfiants et port d'arme. Placé sous contrôle judiciaire depuis le 26 septembre 2019, il comparaît libre également.

Régis Limier, vingt-quatre ans, a aussi une condamnation à son casier pour des faits d'usage de produits stupéfiants et de port d'arme.

Enfin, Allan Bourgeois, vingt-huit ans, se voit doté d'un casier judiciaire plus chargé avec six mentions pour vols et usage de produits stupéfiants, notamment.

Ce ne sont donc pas des foudres de guerre et, tous, ont quatre années de plus aujourd'hui.

Ainsi, leur nombre et la consommation abusive d'alcool ont, probablement, été des facteurs qui ont facilité le passage à l'acte. Cependant, ce ne sont pas des excuses et ceux-ci peuvent même être des circonstances aggravantes.

C'est donc du constat qu'en feront les cinq magistrats professionnels de la Cour Criminelle départementale que dépend le sort qui leur sera réservé.

La mort de Dominique Lennox a aggravé leur cas.

Le procès est prévu sur quatre jours.