Durcissement du découvert autorisé : les banques locales veulent rassurer

Par 04/11/2025 - 06:32

En novembre 2026, une directive européenne qui encadre les découverts bancaires sera intégrée au droit français. Son annonce à la fin du mois d'octobre a fait craindre de nouvelles contraintes financières sur les foyers les plus vulnérables. Les banques locales se veulent plus rassurantes.

    Durcissement du découvert autorisé : les banques locales veulent rassurer

Alors que la nouvelle directive européenne sur l’octroi des découverts bancaires suscite de vives réactions, les établissements financiers de Guadeloupe appellent à la sérénité.

La mesure qui, selon eux, ne concernera qu’une petite frange de la population d’ici à son entrée en vigueur, prévue fin 2026.

Mieux encadrer

Adoptée au niveau européen, cette directive vise à mieux protéger les consommateurs face aux situations de surendettement et à encadrer les crédits à la consommation.

Elle impose notamment aux banques un renforcement des critères d’octroi des découverts, en particulier pour les petits montants inférieurs à 200 euros, considérés comme des micro-crédits à court terme.

L’objectif affiché par Bruxelles : harmoniser les pratiques bancaires entre les pays membres et éviter les abus dans la facturation des découverts ou des intérêts liés.

Cependant, son application en France a provoqué une vague d’inquiétudes chez les particuliers comme chez certains professionnels, craignant une suppression pure et simple des facilités de caisse.

Pas la fin des découverts

Face à ces inquiétudes, Samuel Frugier, directeur général du Crédit Agricole Mutuel de Guadeloupe, tient à rassurer la clientèle locale :

C’est juste l’application dans le droit français d’une directive européenne qui, en toile de fond, veut protéger le consommateur et les crédits à la consommation. Il faut mieux encadrer les petits découverts, sachant que cela ne change en rien l’analyse et l’octroi des découverts au-dessus des 200 euros. Et cela ne change rien non plus à l’analyse du décaissement ponctuel quand il n’existe pas de découvert autorisé.

Le banquier insiste : il ne s’agit ni d’une suppression des découverts, ni d’une révolution dans les pratiques locales.

Cela va nous amener, nous banquiers, à travailler nos processus pour simplifier le client plutôt que de le complexifier. Pour le client, cela ne va pas changer. Je ne m’associerai pas à ceux qui crient de tous les côtés sur la suppression des découverts : il y aura toujours des facilités de caisse, mais avec un encadrement plus resserré de l’octroi.

Une mesure « marginale » 

En Guadeloupe, cette directive aura un impact limité, estime le directeur du Crédit Agricole.

En première analyse, c’est marginal : on parle de moins de 200 euros. Notre préconisation sur le territoire est plus volontariste. J’invite nos clients à venir nous voir pour travailler à des solutions avec eux. Les 200 euros, c’est marginal : dans notre logique commerciale, nous sommes bien au-delà de ces montants.

Les banques disposent désormais de plusieurs mois pour adapter leurs outils et leurs procédures internes avant l’entrée en vigueur définitive du texte fin 2026.

D’ici là, elles assurent vouloir accompagner leurs clients pour éviter toute confusion sur les conditions d’accès aux facilités de trésorerie.

 


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