Canne : malgré de lourdes pertes, Gardel se veut optimiste sur l’avenir de la filière
Comme prévu, la récolte 2025 est fortement marquée par la grogne de 2024. Le retard dans le broyage des cannes et la météo du début d’année n’ont pas joué en faveur d’une bonne richesse. Coût total des pertes sur cet exercice, près de 4.5 millions d’euros. Mais tout n’est pas perdu.
À l’issue de la campagne sucrière 2025, l’heure est au bilan et comme prévu, les mines sont grises. Une série de facteurs est venue compliquer le travail de la filière qui souffrait déjà du retard pris en 2024 rappelle Nicolas Philippot, directeur de l'usine de Gardel.
Nous avons souffert d’une convergence de difficultés. D’abord, on le sait, nous devions absorber, dans cette récolte les 180 000 tonnes restées debout après la récolte précédente. Ensuite, toutes activités confondues nous avons eu plusieurs avaries. Nous avons eu des soucis avec Albioma dont nous dépendons, mais aussi avec EDF et enfin, nous même avons dû faire face à des pannes. Enfin, la météo du début d’année ne nous a pas aidé avec beaucoup de pluies qui ont fait baisser la richesse de la canne, puisque dès qu’elle a les pieds dans l’eau, la plante se vide de son saccarose.
Sur les 36 000 tonnes de sucre qui auraient dû être produits, seuls 30 000 l’ont effectivement été, avec un impact direct sur les commandes de l’usine.
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Tout n’est pas sombre
Malgré tout, Nicolas Philippot se veut optimiste. S’il est vrai que l’usine a perdu 8 millions d’euros en deux exercices, la fragilité de la filière est connue. Des marges de manœuvre peuvent être dégagées, à condition que tous les acteurs travaillent dans le même sens selon Nicolas Philippot.
Il existe des axes d’amélioration. On pourrait revoir la façon de planter la canne, penser plus grand, avec des professionnels de la canne qui travaillent le rendement. Il faut aussi repenser le site de Gardel qui historiquement été dédié à la production de sucres à raffiner, c’est-à-dire de sucre destinés à devenir du sucre blanc. Désormais, nous produisons des sucres spéciaux qui gardent leur identité de Guadeloupe qui peuvent être BIO, et qui sont mieux valorisés mais il faut investir dans le site. Il y a beaucoup de choses à faire ensemble mais il faut travailler dans le même sens.
Au total, sur les 426 889 tonnes de cannes livrées 425 714 tonnes ont été broyées cette année. Pour rappel, le sucre de Guadeloupe doit survivre dans un environnement extrêmement concurrentiel notamment avec les productions sud-américaines et asiatiques.
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