Découverte de vestiges de cases d’esclaves sur l'habitation de M. La Viele à Saint-François
Des fouilles qui ont débuté en 2022 sur le site de l'habitation coloniale M. La Viele, à Saint-François, ont permis la découverte de vestiges de cases d’esclave. Une journée portes ouvertes est organisée ce samedi (22 février).
Dans la partie sud du quartier servile, pas moins de 200 à 230 trous de poteaux et de piquets, ainsi que des négatifs de sablières basses ont été découverts par l'Inrap (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives).
Ces découvertes ont eu lieu lors de fouilles archéologiques débutées en 2022 sur les ruines du site de l'habitation coloniale M. La Viele, ancienne sucrerie située à Belle-Allée à Saint-François.
De 6 à 7 cases d’esclaves de dimensions régulières
Ces structures évoquent la présence de 6 à 7 cases d’esclaves de dimensions régulières offrant de précieuses indications sur leur mode de vie au XVIIème siècle.
Alexandre Coulaud, responsable des recherches archéologiques à l’Inrap, en a dit plus sur les fouilles en cours :
Un diagnostic a permis de mettre en avant énormément de structures archéologiques de cette habitation, du quartier servile, la partie industrielle pour fabriquer le sucre et la maison de maître. Maintenant, on fait des investigations un peu plus poussées. Cette année, on fouille une partie du quartier servile, le quartier des esclaves. La plupart des vestiges sont des trous de poteaux, ce sont les fondations des des cases des esclaves de l'habitation La Viele. Ce sont des trous dans le sol réalisés à la barre à mine, directement dans le substrat, dans le dans le sol calcaire, dans les roches qui permettent d'enchâsser les poteaux qui servent d'armature à ces cases.
Selon Alexandre Coulaud, dans le quartier servile, il y avait certainement des enclos et des clôtures pour délimiter des espaces pour le bétail ou éventuellement des carrés à vivre :
On sait que les maîtres permettaient sans trop de soucis à leurs esclaves d’améliorer leur ordinaire grâce à la présence de bétail ou de vivres qu’ils plantaient eux-mêmes. La maison de maître était construite en partie en pierre pour les fondations. La partie hors sol était entièrement en bois. Pour les esclaves, les habitations étaient relativement modestes. Et les cases étaient entièrement en bois. Il n’y a pas de fondations en pierre, c’était directement creusé dans le sol et on implantait des poteaux en bois.
Une journée portes ouvertes ce samedi
À l'occasion d'une journée portes ouvertes ce samedi 22 février, 9 à 12 heures et de 14 à 17 heures, le public aura la possibilité de découvrir les avancées de ces investigations. Des visites commentées seront proposées toutes les heures.
Une opportunité unique de mieux comprendre ce site et son histoire, note Alexandre Coulaud :
Le public pourra voir directement sur le site ce qu’on a trouvé, ce qu’on a identifié. On a déjà fait plusieurs fouilles sur ce site. Le but, à termes, c’est de pouvoir restituer tous ces éléments, les structures et objets archéologiques, ainsi que les plans au public à travers une exposition ou des publications, grand public ou scientifiques.
La phase de post-fouille permettra d’analyser tout ce qui a été découvert sur le terrain pour la rédaction d’un rapport final d’opération.
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