Il y a 28 ans, les planteurs de banane bloquaient l'aéroport du Lamentin pendant quatre jours

Par 25/11/2020 - 12:03 • Mis à jour le 25/11/2020 - 12:08

Du 22 au 26 novembre 1992, les petits et gros planteurs de banane de Martinique et de Guadeloupe bloquent les aéroports des deux îles. Ils dénoncent l'envahissement du marché européen par les bananes africaines et la mort annoncée des plantations antillaises.

    Il y a 28 ans, les planteurs de banane bloquaient l'aéroport du Lamentin pendant quatre jours

Le Traité de Maastricht vient à peine d'être signé que les planteurs de banane de Martinique et de Guadeloupe voient leur secteur menacé de disparaître.

Ils ne font pas le poids face aux bananes du Cameroun qui inondent le marché européen au détriment des quotas en vigueur à l'époque. D'autant plus que les Allemands exigent de conserver leur contingentement de fruits latino-américains.

Les planteurs alertent les élus, les préfets, les ministres sur la situation économique de leurs exploitations. Les dettes sont énormes et la catastrophe socio-économique est proche.

Las de ne pas être entendus, les planteurs des deux îles se regroupent au sein d'une coordination. Frantz Anexime, président du CDJA en Martinique en est le porte-parole. Ils réclament un aménagement de leurs dettes et des garanties d'écoulement de la production.

Fusils de chasse et cocktails Molotov

Le 22 novembre 1992, sans réponse satisfaisante des autorités, les planteurs décident de marcher sur les aéroports. En Martinique, l'opération île morte est mise en route. Des barrages sont érigés sur le principal axe routier qui conduit à Fort-de-France.

Les avions sont cloués au sol durant quatre jours. Dans son ouvrage, "Bananiers de la république en colère", le journaliste Guy Flandrina révèle que dans les coffres des voitures de certains planteurs se trouvaient des fusils de chasse et que des cocktails Molotov avaient été disposés sur la piste de l'aéroport.

Ce blocage de quatre jours débouchera sur un accord dans le cadre de l'organisation commune de marché de la banane. Les exploitations seront soutenues financièrement et modernisées.

C'est cette histoire que racontent Philippe et Géraud Ambroisine dans l'émission "C'est arrivé chez nous" avec en invité Guy Flandrina et Raymond Sorel qui a participé à la mobilisation sur le tarmac de l'aéroport.

Une émission à (ré)écouter ici :

 

 


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