Un chef pâtissier martiniquais intronisé aux Toques Françaises
Plusieurs Antillais, et notamment le chef pâtissier martiniquais Matthias Dureuil qui exerce ses talents à Paris, ont été intégrés à la confrérie des Toques Françaises, lors d’une cérémonie qui a eu lieu à Reims, dans l’Hexagone.
Comme chaque année désormais, des chefs et apprentis ultramarins ont été intégrés à la confrérie des Toques Françaises il y a une semaine, lors d'une cérémonie qui se tenait à Reims, dans l'Hexagone.
Parmi eux, plusieurs Antillais et notamment le chef pâtissier martiniquais Matthias Dureuil, qui exerce ses talents à Paris au sein du groupe Eclore, qui compte plusieurs établissements prestigieux comme Maison Rostang et le Bistrot Flaubert.
« Un honneur, une fierté »
À 21 ans seulement, Matthias Dureuil a confié sa satisfaction de recevoir cette distinction.
C'est un honneur. C'est une fierté d'être intronisé aux Toques Françaises. C'est quand même une grande famille, une belle famille avec de très belles valeurs sur la gastronomie française et outre-mer. Et en tant que Martiniquais, c'est encore plus une fierté de me dire que je peux aussi représenter, à la fois, la gastronomie martiniquaise et française. On fait partie de la France, donc selon moi, on se doit aussi de représenter tout ce qui se fait en France. Et la France, ce n'est pas que la France hexagonale, c'est aussi la France outre-mer. Il ne faut pas qu'on l'oublie. C'est quelque chose, selon moi, qu'on se doit de mettre en avant pour que ce soit reconnue cette gastronomie-là. Moi, je travaille beaucoup les produits locaux dans certains restaurants. On essaye de faire évoluer la chose. On trouve des alternatives et des saveurs pour apporter cette touche martiniquaise, caribéenne. Les gens s'intéressent de plus en plus à la cuisine créole, à la cuisine caribéenne. C'est une fierté de se dire qu'aujourd'hui, on a fait un pas. Aujourd'hui, on peut parler de notre cuisine. C'est une grande fierté.
« Apporter ma vision de la cuisine »
Matthias Dureuil est convaincu de la légitimité des cuisiniers antillais au plus haut niveau et croit au pouvoir accélérateur des Toques Françaises.
C'est un apport de connaissances, parce que c'est un gros réseau. C'est un réseau d'entraide. On peut plus facilement, je pense avoir le soutien de certains chefs pour nous conseiller, pour nous permettre d'avancer aussi dans notre carrière, parce qu'il y a quand même des grands chefs dans les Toques Françaises qui peuvent nous aider, nous pousser. J'aimerais beaucoup avoir ma propre entreprise. Je ne sais pas encore exactement, un restaurant ou un salon de thé pour me permettre d’apporter ma vision de la restauration, de la cuisine et de la pâtisserie. Si je devais passer un message aux jeunes, ce serait de ne pas lâcher, d'y aller à fond. Même si on vous dit que ce n'est pas possible, ce n'est pas vrai. On a tout ce qu'il faut chez nous aux Antilles pour pouvoir faire de très beaux plats : les épices, les plantes, les fruits, les légumes... À nous de savoir les travailler et de montrer qu'on est capable, qu'on a envie de se démarquer un peu plus. Ça paye toujours.