Sommet du Commonwealth : des pays veulent aborder la question des réparations
Plusieurs pays membres du Commonwealth dont des nations caribéennes veulent aborder la question des réparations liées à la période de l'esclavage lors du sommet des chefs d'Etats.
Des chefs de gouvernement du Commonwealth veulent mettre sur la table lors de leur sommet aux Samoa la question des réparations pour la traite transatlantique des esclaves, rapporte jeudi la BBC.
Une quinzaine de pays, majoritairement des Caraïbes, "veulent qu'une discussion commence", a déclaré le ministre des Affaires étrangères des Bahamas, Frederick Mitchell, sur Radio 4 de la BBC.
"Il faut établir le principe selon lequel il faut en discuter et prendre une décision. Comment faire avancer la question des réparations"? a-t-il ajouté.
Le sommet sera ouvert vendredi par le roi Charles III. Le Premier ministre britannique Keir Starmer y participe.
Selon Downing Street, la question des réparations n'est pas à l'agenda. En route pour les Samoa, M. Starmer a indiqué préférer regarder "vers l'avenir".
"J'ai parlé à beaucoup de nos collègues de la famille du Commonwealth et ils sont confrontés à de véritables défis sur des sujets tels que le climat", a-t-il déclaré à la presse.
Avenir commun et équité
Pour Frederick Mitchell, "la discussion doit porter sur l'histoire et sur les effets néfastes de ce qui s'est passé après l'abolition de l'esclavage". Sur la question des réparations, il affirme ne "pas avoir de chiffres en tête".
Un brouillon de communiqué du sommet inclurait, selon la BBC, une phrase affirmant que "le temps est venu d'une conversation significative, honnête et respectueuse en vue de forger un avenir commun basé sur l'équité".
Le Commonwealth, dont le chef au rôle symbolique est le roi Charles III, compte 56 Etats membres qui sont presque tous d'anciens territoires de l'Empire britannique.
Lundi, en visite en Australie, le roi Charles III a été interpellé par une sénatrice sur l'héritage colonial britannique dans le pays.
En visite au Kenya il y a un an, le roi avait condamné les "inexcusables" abus coloniaux britanniques, sans toutefois demander pardon.
L’Eglise d'Angleterre a quant à elle présenté ses excuses pour ses liens passés avec l'esclavage en 2020, qualifiant de "honte" le fait que certains de ses membres aient "activement profité" de l'esclavage.