Selon l'INSEE, les entreprises ultramarines sont aussi rentables que celles de l'Hexagone
L'INSEE a examiné, dans une étude, la performance financière des entreprises ultramarines. Si les PME ultramarines sont confrontées à des spécificités structurelles qui pèsent sur leur rentabilité, l’Institut national de la statistique relativise : à caractéristiques comparables, leur performance financière n’est pas si éloignée de celle observée dans l’Hexagone.
Premier constat de l’étude : la taille moyenne des petites et moyennes entreprises (PME) dans les départements et régions d’Outre-mer (Drômes) — hors Mayotte — est inférieure à celle de leurs homologues de métropole, en termes de chiffre d’affaires hors taxes. En 2022, celui-ci s’élevait en moyenne à 1,53 million d’euros dans l’Hexagone, contre 1,38 million en Martinique et 1,34 million en Guadeloupe.
Autre spécificité notable : une moindre diversité des activités économiques. En Guadeloupe, on recense 370 codes d’activité principaux exercés par les PME, et 347 en Martinique, contre 602 en métropole. Cette spécialisation restreinte limite les débouchés et accentue la dépendance aux marchés locaux.
Des contraintes structurelles persistantes
Les PME ultramarines sont également confrontées à des surcoûts structurels, liés notamment à l’éloignement géographique, à la faiblesse des marchés locaux et à la dépendance accrue aux importations. Ces facteurs se traduisent par une part plus élevée de consommations intermédiaires dans leur chiffre d’affaires : 71,9 % en Martinique et 73,1 % en Guadeloupe, contre 69,1 % dans l’Hexagone.
La productivité apparente du travail est aussi plus faible. En 2022, chaque salarié générait en moyenne 65 000 euros de valeur ajoutée en France métropolitaine, contre 54 200 euros en Martinique et 57 400 euros en Guadeloupe. Une différence que l’Insee attribue en partie à l’orientation majoritairement locale des marchés de ces entreprises.
Rentabilité : les écarts se réduisent
Autre indicateur défavorable : le taux de couverture — rapport entre la valeur ajoutée et les consommations intermédiaires — y est significativement plus bas. Il s’élève à 79 % en France métropolitaine, mais chute à 12,4 % en Martinique et 10,4 % en Guadeloupe.
Ces spécificités pèsent sur la rentabilité financière globale. En moyenne, celle-ci atteint 11,6 % en métropole, mais seulement 10,1 % en Martinique et 8 % en Guadeloupe. La situation est encore plus marquée en Guyane, où les PME supportent un coût du crédit plus élevé, du fait d’un accès au financement jugé plus risqué par les organismes prêteurs.
Convergence partielle
Pour autant, l’Insee nuance : une fois les différences structurelles prises en compte, les écarts de rentabilité entre les PME ultramarines et métropolitaines tendent à s’estomper, sauf en Guyane. En clair, les PME les moins rentables dans les Outre-mer le sont dans des proportions proches de leurs homologues hexagonales.
L’étude vient ainsi rappeler que les performances des entreprises ultramarines ne peuvent être jugées sans tenir compte de leur environnement économique spécifique. Elle plaide pour une lecture plus fine des indicateurs de rentabilité, en tenant compte des réalités propres à chaque territoire.








