Racisme présumé dans un collège de Guyane : le préfet suspend deux policiers parents d’élèves

Par 07/10/2025 - 11:16 • Mis à jour le 07/10/2025 - 11:24

La colère de l'opinion publique et de la communauté éducative de Guyane ne faiblit pas. Samedi 4 octobre dernier, 500 personnes ont défilé dans les rues de Cayenne du boulevard Mandela jusqu’à la préfecture, pour dénoncer le racisme et les abus de pouvoir au sein du collège Auguste Dédé de Rémire-Montjoly. À l’issue de cette marche de soutien, le préfet de Guyane Antoine Poussier a annoncé la suspension des deux parents d’élèves concernés, tous deux fonctionnaires de police.

    Racisme présumé dans un collège de Guyane : le préfet suspend deux policiers parents d’élèves

Les deux agents sont suspendus « jusqu’à nouvel ordre », dans l’attente des résultats de l’enquête administrative. Jusqu’ici, ils avaient seulement été affectés à des tâches administratives sans contact direct avec le public. Une mesure jugée insuffisante par les syndicats et élus mobilisés, qui demandaient des décisions plus fermes.

Pour Dario Anatole, secrétaire général du STEG-UTG, cette suspension constitue une avancée, mais reste loin de suffire.

Disons que c’est une première étape. On ne peut pas se satisfaire pleinement de cette décision. Il s’agit d’une famille, et donc tout aussi fautive qu’elle soit, la situation reste compliquée, surtout pour l’enfant, qui est victime. (…) Le préfet nous a dit lui-même qu’il avait des éléments montrant que cette famille est récidiviste. Normalement, il aurait dû agir plus tôt, sans attendre que nous lui arrachions cette sanction. 

Une intervention qui peine à convaincre

Le syndicaliste estime que cette affaire a révélé des manquements dans la gestion de la crise par les autorités.

Le préfet avait l’air véritablement gêné. Son intervention à la télévision vendredi dernier a été très mal reçue. Il n’a jamais prononcé le mot racisme, et il a jeté l’opprobre sur le député Davy Rimane, qui était pourtant dans son rôle. Cela a créé une incompréhension et un sentiment de deux poids, deux mesures.

Si la suspension des deux policiers marque un tournant, les organisations syndicales et une partie de la population restent vigilantes. Pour elles, cette affaire ne fait que commencer et la suite dépendra des conclusions de l’enquête administrative et des décisions quant à l’avenir de cette famille sur le territoire guyanais.


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