Paris : une manifestation en soutien aux ouvriers agricoles
Dans la lignée de la journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage, s’est tenue une manifestation à l’initiative d’associations antillaises et africaines ce samedi, à Paris. Un fort accent était mis sur le soutien aux ouvriers agricoles qui manifestaient en Martinique.
Une manifestation qui concerne particulièrement les Antilles a eu lieu ce samedi après-midi à Paris, place de la Nation. À l’initiative du Comité d’Organisation du 10 Mai, du Collectif Zéro Chlordécone Zéro Poison, et du Mouvement International pour les réparations (MIR), la mobilisation s'est tenue suite à la journée mondiale de commémoration des victimes de l’esclavage, qui s’est déroulée le jeudi 25 mars.
L’objet du jour était donc de rendre hommage aux ancêtres ayant subi ce crime contre l’humanité, et de continuer à en dénoncer les conséquences. C’est dans cette logique que les militants ont apporté leur soutien aux travailleurs agricoles de la Martinique empoisonnés par les pesticides, qui se mobilisaient hier.
« Nous faisons un lien direct entre l’esclavage et l’empoisonnement aux pesticides. Lorsqu'au mois de janvier 2021, la justice française nous annonce qu’elle se dirige vers une prescription dans l’affaire chlordécone, on considère que c’est encore un déni de justice et un déni d’humanité », s’injurge Naema Reinette Dubot, du collectif Zéro chlordéchone Zéro poison.
Objectif : faire réagir l’exécutif
À travers cette mobilisation parisienne, les militants souhaitaient à nouveau dénoncer et interpeller l’État sur ce dossier chlordécone. C’était l’un des messages portés par le guadeloupéen Théo Lubin, membre fondateur du Mouvement International pour les Réparations (MIR) :
« On demande à l’État français qu’il répare ses injustices. Et tant qu’on ne se mobilisera pas, rien ne se fera », a-t-il affirmé.
Parmi les manifestants qui ont répondu à l’appel ce samedi, on retrouvait beaucoup d’habitués à ces mobilisations. Et pour eux, le mot d’ordre reste le même : poursuivre le combat. « Ça fait longtemps qu’on se mobilise, qu’on marche, mais pour l’instant, c’est notre seule arme », soufflait un militant.
Malgré la situation sanitaire et le confinement, la mobilisation a réuni une cinquantaine de manifestants ce samedi, preuve de l’implication de ces militants franciliens.