Paris : marche blanche contre la violence après l'agression de groupes de carnaval
Cette marche blanche contre la violence a été organisée ce samedi 23 mars, par la Fédération du Carnaval Tropical de Paris, en réaction aux événements du 10 mars dernier. Lors d'un défilé organisé pour célébrer la mi-carême, des groupes avaient été agressés gratuitement par des bandes violentes.
Près de 500 personnes ont répondu à l'appel ce samedi en plein coeur de la capitale, entre les places de la République et la Nation, pour cette marche blanche contre la violence organisée par des représentants de la diaspora antillaise. La grande majorité étant issue de groupes carnavalesques d'Île-de-France et de la Fédération du Carnaval Tropical de Paris.
Le dimanche 10 mars dernier, lors d'un défilé organisé pour célébrer la mi-carême, des groupes avaient été très violemment agressés à Pantin, singulièrement “Mas Paname”, dont l'un des membres avait été passé à tabac et un autre très gravement blessé à l'arme blanche. Ce dernier a d'ailleurs été opéré en urgence pour se faire retirer la vésicule bilière. Des plaintes ont été déposées et une enquête de police est en cours.
Pour Elodie Negrit, présidente de “Mas Paname”, il fallait passer un message d'unité face à la violence.
Non seulement les groupes ont été touchés, mais aussi des gens du public qui viennent nous voir. On est là pour s'amuser, pour véhiculer la culture et ce n'est vraiment pas dans l'esprit du carnaval. Je suis très contente de voir autant de monde pour dire non à cette violence. C'est très difficile pour nous, beaucoup de nos membres sont encore traumatisés. On espère qu'on va réussir à s'en sortir et refaire nos défilés comme on en avait l'habitude.
Elle a aussi donné des nouvelles de son adhérent blessé au micro de RCI.
Physiquement ça va de mieux en mieux, mais psychologiquement ça ne va pas. Il essaye de se relever, on est avec lui, mais c'est très compliqué pour lui. Il n'était dans aucun problème donc c'est très difficile pour lui.
Ras-le-bol
Ce n'est malheureusement pas la première fois que des événements carnavalesques de la capitale sont ainsi pris pour cible, il faut donc envoyer un message de ras-le-bol pour Teddy Lacroix, président de la Fédération du Carnaval Tropical de Paris.
C'est de dire aux gens qui viennent perturber nos événements culturels qu'il faut qu'ils arrêtent, on a du mal à les mettre en place, et si en marge on a des fauteurs de troubles qui viennent agresser les membres de la Fédération, c'est pas normal. Cela vient sur notre manifestation et tout le monde pense que ça vient de chez nous alors que pas du tout. Nous on est dans le partage, ceux qui viennent faire cela, on leur dit "stop" !
Les groupes de la communauté antillo-guyanaise ont donc souhaité envoyer un message fort, selon Samuel Fereol, membre du groupe Choukaj et de la Fédération du Carnaval Tropical de Paris, l'instigateur de cette marche blanche.
Ce sont des violences gratuites, il faut montrer que ce n'est plus possible. C'était le summum cette année, à chaque fois qu'il y a des événements de la communauté, il y a des éléments extérieurs qui viennent gâcher la fête. Laissez-nous célébrer notre culture antillo-guyano-réunionnaise.