Les Outre-Mer sont en tête des départements les plus pauvres de France
Dans son rapport annuel qui vient d'être dévoilé ce mardi, l'Observatoire des Inégalités alerte sur la situation de nos territoires. Avec des niveaux de revenus faibles, des écarts importants au sein de nos populations et des prix plus élevés, l'instance en appelle à une meilleure prise en compte de nos réalités
"Il faut guérir puis prévenir". En inversant le proverbe populaire, l'Observatoire des Inégalités espère faire entendre son alarme sur la situation de la pauvreté en France.
Insistant dans ce rapport annuel sur la priorité de garantir à chacun de quoi vivre dignement, l'instance indépendante dresse un constat particulièrement inquiétant concernant les territoires ultramarins. Faute de données statistiques récentes, seules la Réunion et la Martinique disposent de chiffres comparables avec l'Hexagone/
Des données que l'Observatoire qualifie “d'un tout autre niveau”. Les deux départements sont en tête du classement des plus pauvres de France avec des niveaux de pauvreté trois plus élevés pour la Réunion et deux fois plus concernant la Martinique comparativement à la moyenne nationale.
Situations de "misère étendue"
Il précise que la Guadeloupe, si elle n'apparait pas dans les données, est vraisemblablement dans une fourchette comparable, tandis que la Guyane et Mayotte seraient encore au-dessus, dans des situations de “misère étendue”.
À ceci s'ajoutent des maux bien connus : “faible développement économique, chomage très élevé”, le tout aggravé par “le niveau des prix alimentaires”, pointés par l'Observatoire, qui note des inégalités d'autant plus marqués, que “les plus pauvres sont particulièrement démunis”, et “les plus riches disposent de revenus très proches de ceux de la métropole”.
Des conditions de vie qualifiées de “très éloignées” de celles du reste du territoire que déplore l'instance qui en appelle à une prise de conscience mais aussi de considération des Outre-Mer, grands oubliés des études statistiques.
Face “à la misère qui accable ces territoires, il est grave de ne disposer d'aucune mesure régulière de leur situation sociale”, appuie l'Observatoire.