Le proxénétisme est la première cause d'exploitation d'êtres humains aux Antilles

Par 15/10/2024 - 07:05

Le Service statistique ministériel de la Sécurité interieure (SSMSI) a publié, ce mardi 15 octobre, une étude sur la traite et l'exploitation des êtres humains. Les chiffres s'étalent sur la période 2016-2023. Concernant les Antilles, la majorité des cas relèvent du proxénétisme, avec un nombre de condamnation faible en Outre-Mer.

    Le proxénétisme est la première cause d'exploitation d'êtres humains aux Antilles

Dans le détail, Guadeloupe et Martinique sont même les DROM qui affichent la plus grande proportion de faits de proxénétisme dans ces chiffres globaux de la traite et l'exploitation d'êtres humains sur la période étudiée. Cela concentre plus des deux tiers des victimes recensées durant ces sept années, avec des particularités pour les deux territoires.

La prostitution va souvent de paire avec une plus grande proportion de femmes parmi les victimes, à 84 %, mais le service Interstats du SSMSI note également la forte présence de personnes dominicaines, environ une sur cinq. Ces victimes sont néanmoins majoritairement de nationalité française, à 43 % en Guadeloupe et 61 % en Martinique.

Peu de cas constatés, des disparités avec les autres territoires

Autre donnée saillante, relativement peu de cas sont rapportés pour les Antilles, avec en moyenne 9 à 10 victimes enregistrées par an, dont 6 à 7 pour des faits de proxénétisme.

En Outre-Mer, c'est la Guyane et Mayotte qui concentrent le plus de cas, mais il s'agit dans l'immense majorité d'une exploitation par le travail, avec souvent des personnes de nationalités étrangères, Haïti ou le Brésil pour le département amazonien, les Comores concernant celui de l'Océan Indien.

Faible taux de condamnations en Outre-Mer

Pour ce qui est des mis en cause, dans plus de la moitié des cas aux Antilles, ce sont, par corrélation, des faits de proxénétisme qui sont reprochés. Pour 95 %, ces personnes sont majeures, pour la plupart françaises, et la part des hommes est d'environ 70%, ce qui est toutefois inférieur de 6 points à la moyenne nationale.

Le rapport pointe néanmoins un nombre de condamnations très faibles de ces traites et exploitations d'êtres humains en Outre-Mer.

Notons que les Antilles affichent des résultats globalement meilleurs que les autres territoires, singulièrement Mayotte et la Guyane et notamment pour les cas d'exploitation par le travail, mais plus du tiers des personnes identifiées pour des faits de proxénétisme n'ont pas fait l'objet de condamnations dans nos îles.


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