Journaliste d’investigation en Haïti : « de la passion mais aussi un brin d’espoir sur l’avenir »
Lors du Caribe Fest, séminaire sur le journalisme d’investigation dans la Caraïbe, Olivia Losbar a rencontré Jetry Dumont, cofondateur du média haïtien Ayibo Post. Pour la rubrique « Aller plus loin » de RCI Guadeloupe, il raconte comment son média appréhende la réalité haïtienne.
Depuis l’assassinat du président Jovenel Moise, le 7 juillet 2021, Haïti est plongée dans une crise politique et sociale sans précédent. Les gangs ont pris le contrôle de nombreuses zones et ont créé un climat d’insécurité et de violence à travers tout le pays. Les assassinats et les kidnappings sont légion. De nombreux journalistes ont ainsi perdu la vie.
Alors comment continuer à informer dans un tel contexte ?
La semaine dernière, lors du Caribe Fest, séminaire sur le journalisme d’investigation dans la Caraïbe qui s’est tenu à Porto Rico, Olivia Losbar s’est entretenue avec Jetry Dumont cofondateur du média haïtien Ayibo Post.
Du blog participatif, la plate-forme est devenue, depuis, un véritable média en ligne, avec une équipe éditoriale, des journalistes, des équipes vidéo.
Révéler la « réalité haïtienne »
Pour Jetry Dumont, interrogé pour la rubrique « Aller plus loin » de RCI Guadeloupe, l’objectif est de révéler la « réalité haïtienne ».
Ces jours-ci, c’est une réalité chaotique mais cachée, enrobée dans une belle histoire, la grande histoire d’Haïti. Comment expliquer le chaos ? L’important, c’est d’aller fait par fait, étape par étape, histoire par histoire, personne par personne pour avoir une meilleure compréhension de cette réalité. À Ayibo Post, on ne prétend pas comprendre cette réalité mais on espère que ceux qui visionnent nos vidéos, nos reportages, nos courts documentaires feront la route avec nous pour essayer de comprendre et mieux appréhender cette réalité
Selon lui, l’exercice du métier de journaliste dans un tel contexte nécessite « de la passion » mais aussi « qu’il reste, par moment, un brin d’espoir sur l’avenir en Haïti ».
Le cofondateur d'Ayibo Post décrit les difficultés de l’exercice de la profession, les menaces sur la vie des journalistes mais aussi le travail en réseau avec des médias étrangers qui permet de maintenir une certaine liberté de la presse, même « fragilisée » aujourd’hui par la situation des gangs.
A ECOUTER : Entretien intégral de la rubrique « Aller plus loin » de ce mercredi 10 mai
