Il y a plus de violences sexuelles sur mineurs aux Antilles qu'au national
C'est une distinction dont on se serait bien passé, les Antilles sont parmi les territoires où l'on déplore le plus de violences sexuelles sur mineur de 15 ans en dehors du cadre familial. C'est ce que révèle une étude du Service Statistique Ministériel de la Sécurité intérieure, coordonnée par l'Insee, et publiée ce mercredi.
Le constat global est dramatique, car ces faits de violences sexuelles sont en hausse au niveau national et ne font l'objet d'aucune condamnation dans l'immense majorité des cas.
En nombre, 72 000 infractions, tous âges confondus, ont été enregistrées par les services de gendarmerie et de police en France en 2021, soit près de 200 violences sexuelles par jour et cela ne concerne que les actes commis en dehors du cadre familial.
Ce qui inquiète c'est la tendance, déjà en hausse depuis 2017, qui a encore monté avec + 23 % l'an dernier. Dans près de 9 cas sur 10, ce sont des femmes qui en sont victimes, à 96 % ce sont des hommes qui sont les agresseurs et plus de la moitié de ces violences sont commises sur des mineurs de 15 ans.
Les Antilles dans un triste peloton de tête
Ce bilan sur les moins de 15 ans est sordide, et nos territoires y contribuent malheureusement grandement. Avec respectivement 2,4 et 2,33 cas pour 1000 habitants de 2018 à 2021, la Martinique et la Guadeloupe figurent aux côtés des départements qui enregistrent le plus d'infractions sur des jeunes victimes en France, ceux du Nord, de l'Est, du Sud-Ouest, de la Normandie ou encore la Creuse.
Cela fait environ 900 cas pour chaque territoire sur la période. Notez que pour plus de la moitié, les agresseurs étaient également mineurs.
Pour ce qui est des chiffres sur les femmes de plus de 15 ans, c'est Paris qui s'affiche largement en tête avec près de 3,5 cas pour 1000 habitants, loin devant les autres, tous regroupés entre 1,1 et 1,9 infractions relevées.
Peu de plaintes
Ces données ont de quoi inquiéter, d'autant qu'elles ne regroupent que les faits signalés aux forces de l'ordre, or nombreuses sont les victimes qui gardent le silence.
Selon l'enquête de victimation Genèse réalisée en 2020, seules 10% des personnes ayant subi des agressions sexuelles hors cadre familial ont ensuite porté plainte.