Il y a cinq fois plus d'homicides aux Antilles qu'au national selon une étude
Ce n'est malheureusement pas une surprise, le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) vient de publier son rapport, ce 25 janvier, sur les homicides et tentatives d'homicides en France sur la période 2016-2022. Les Outre-Mer s'affichent largement en tête des résultats nationaux, avec la Guyane, devant la Guadeloupe et la Martinique.
C'est un rapport qui ne surprend pas dans le constat, mais les comparatifs sont alarmants. Sur cette période 2016-2022, en moyenne, il y a eu en Guyane dix fois plus de tentatives d'homicides, abouties ou non, que sur le territoire hexagonal. Pour les Antilles, les taux sont environ 5 fois plus élevés.
En chiffre, cela situe le département amazonien à environ 35 tués par année entre 2016 et 2022, on estime la Guadeloupe autour de 25 victimes et la Martinique à 21. L'une des particularités fortes qui ressort pour nos îles c'est la proportion d'actes commis en-dehors du cadre familial.
Des jeunes hommes en majorité
Certes, les Outre-Mer sont parmi les zones très concernées par des homicides et tentatives au sein des familles, mais en-dehors de la Guyane, aucun de ces territoires ne figure parmi les cinq départements qui affichent le bilan le plus dramatique entre parents, conjoints, frères et sœurs, oncles et tantes, ou cousins. Les Pyrénées-Orientales, la Haute-Corse, la Dordogne et la Vienne devancent notamment la Martinique. Aux Antilles, on en dénombre autour de deux par année sur cette période 2016-2022, dans chacune des deux îles.
Ce qui fait donc grimper les chiffres, ce sont ces règlements de comptes hors famille, malheureusement fréquents dans nos îles, qui concentrent plus de 90 % des actes. Par ailleurs, comme le pointe le rapport, les auteurs d'homicides sont à plus de 90 % des hommes, à 40 % âgés de 20 à 29 ans. Une classe d'âge dans laquelle on retrouve aussi la plupart des victimes en dehors du cadre familial. En élargissant le curseur aux 20-39 ans, cette tranche concentre même l'écrasante majorité des victimes. Là encore, les hommes sont six fois plus représentés que les femmes.