Des archives de l'esclavage désormais sous la protection de l'UNESCO
Le programme de protection du patrimoine documentaire de l'UNESCO s'étend désormais aux archives de l'esclavage de plusieurs anciennes colonies françaises.
La décision a été prise jeudi dernier, le 18 mai, et elle est saluée aujourd’hui par la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage : l’Unesco va inscrire à son programme mondial de protection du patrimoine documentaire, les registres identifiant les personnes en esclavage dans plusieurs anciennes colonies françaises.
Loin d’être anodine, cette décision de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture va permettre d’inscrire le parcours de milliers de personnes mises en esclavage dans le registre de "La Mémoire du Monde".
Ce registre sera bâti à partir des documents conservés par les archives territoriales de Martinique, de Guadeloupe, de Guyane, de La Réunion, des archives nationales d’outre-mer ainsi que des archives nationales d’Haïti.
Nom, âge, sexe
Il pourra s’agir de documents de la sphère administrative, fiscale ou religieuse où ont été inscrites les informations utiles aux propriétaires des esclaves.
On pourra y trouver le nom, l'âge, le sexe, les spécialités professionnelles et parfois certaines caractéristiques physiques des personnes concernées. Toute la période comprise entre le 17ème siècle et la fin du 18ème est concernée.
Ce sont les traces de millions d'hommes, de femmes et d'enfants privés d'état-civil qui seront ainsi conservées et qui vont rejoindre des documents aussi fondamentaux pour l'histoire de l'humanité que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ou la Déclaration d’indépendance américaine.