Commémoration du 23 mai : à Massy, une jeunesse engagée pour le devoir de mémoire

Par 24/05/2025 - 12:59 • Mis à jour le 26/05/2025 - 12:24

Ce vendredi 23 mai, la France rendait hommage aux victimes de l’esclavage colonial à l’occasion de la Journée nationale de commémoration. Si la date est méconnue, certains établissements scolaires s’en saisissent, à l’image du collège Blaise-Pascal de Massy (Essonne), qui en fait un rendez-vous annuel fort.

    Commémoration du 23 mai : à Massy, une jeunesse engagée pour le devoir de mémoire

Depuis plusieurs années, l’établissement organise une journée dédiée avec projections, débats, interventions d’experts et dépôt de gerbes. Une initiative soutenue par le CIFORDOM (Centre d’Information, Formation, Recherche et Développement pour les Originaires d’Outre-Mer). Son président, José Pentoscrope, insiste sur la nécessité de ne pas oublier ces dates historiques :

Nous faisons ce travail de mémoire pour vivre mieux, pour éviter des erreurs et pour être des citoyens responsables. Ce sont les futurs citoyens. Connaître leur histoire évitera de faire des erreurs. Ce sont eux qui emmènent la France de demain.

Un moment important pour les élèves

Au sein du collège, la démarche est clairement assumée comme un levier pédagogique et citoyen. En témoignent les élèves eux-mêmes, sensibilisés dès la sixième et la cinquième.

Il n'y a pas d'inférieur ou de supérieur à nous, on est tous égaux. Et moi, je trouve que j'ai été sensibilisée à ça. Je pense que mes amis aussi l'ont été

Comme je viens des Antilles, on m'a toujours appris à vivre en harmonie, à ne pas différencier les gens 

 Il faut que les personnes après nous, il faut qu'ils le savent. Il faut qu'ils savent que c'est grave et que ça ne va pas se reproduire. Moi, ça me fait de la peine que des gens, ils ont subi ça pour rien 

Ces témoignages illustrent l’impact concret d’une éducation mémorielle active. À Massy, l’engagement va plus loin : une fresque a été réalisée en 2022 sur le thème de l’esclavage, et un concours d’éloquence est organisé chaque année autour de cette histoire.

Lutter contre la méconnaissance

Pour Camille Béjeau, enseignante en charge du projet, cette démarche est essentielle :

« Je pense que oui, il y a une méconnaissance, mais c'est pour ça que c'est fondamental de parler de ce sujet-là, parce que malheureusement, l'esclavage, ça existe toujours, même si ça a été aboli. Faire participer les élèves en journée mémorielle permet un peu d'ancrer aussi une partie de notre histoire qui n'est quand même pas jolie, jolie. »

Malgré la portée nationale des dates du 10 et du 23 mai, les initiatives locales comme celle de Massy restent encore rares. Pourtant, elles montrent la voie d’une transmission intelligente, vivante et émotive de notre histoire. Et ce sont souvent les jeunes eux-mêmes qui deviennent les meilleurs ambassadeurs de ce devoir de mémoire.


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