Bénédiction des couples homosexuels : quelle est la position des évêques aux Antilles-Guyane ?
Le 18 décembre dernier, le Vatican a officiellement autorisé la bénédiction des couples de même sexe et dit en « situation irrégulière » au sein de l’Église. Une position que ne semblent pas partager les évêques des Antilles Guyane, comme ceux de certains pays africains.
Bien que le Vatican ait précisé que la bénédiction des couples « en situation irrégulière » et de même sexe au sein de l’Église « ne sera jamais accomplie en même temps que les rites civils d'union, ni même en relation avec eux », les évêques des Antilles Guyane ont tenu à préciser leur position quant à cette démarche du Vatican.
Il est possible de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe, sous une forme qui ne doit pas être fixée rituellement par les autorités ecclésiales, afin de ne pas créer de confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage, précise le document du dicastère pour la Doctrine de la foi, approuvé par le pape François.
Le rejet de la bénédiction élargie aux Antilles Guyane
Pourtant, dans un communiqué de presse en date du 19 janvier et intitulé « bénir c’est encourager à faire le bien », les évêques des Antilles Guyane ont tenu à « donner des pistes claires d’application pour nos Églises locales ». Ainsi il en ressort selon leur lecture que :
Une bénédiction est donc un outil dont dispose l’Église pour aider l’Homme à se détourner du mal et à progresser toujours vers le Christ, qui est le Chemin, la Vérité, et la Vie.
Les évêques ont donc décidé que :
Les ministres de l’Église se doivent de bénir, sans condition préalable, toute personne qui demande individuellement une bénédiction spontanée, mais ils ne peuvent conférer de bénédiction à des couples en situation irrégulière ou de même sexe.
Même s’ils affirment ne pas rejeter « juger ou discriminer des personnes pour quelque raison que ce soit ».
Selon Mgr Philippe Guiougou, évêque de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre, cette prise de position du Pape consiste avant tout à :
Attirer notre attention sur le fait de bénir l'autre, c'est aussi l'encourager et l'aider aussi dans son chemin. Donc on peut avoir ceux et celles qui sont dans une difficulté de vie. Est-ce que nous rejetons ces personnes ou au contraire on dit bénir, c'est encourager à faire le bien.
À noter que les signataires de ce communiqué sont Mgr Davird Macaire, archevêque de Fort-de-France et Saint-Pierre, Mgr Alain Ransay, Évêque de Cayenne, Mgr Philippe Guiougou, Évêque de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre, M. l’abbé Gérard Foucan, vicaire général de Guadeloupe, M. l’abbé Fortuné Gibon, le vicaire général de Martinique, et M. l’abbé Mesmin Gaya, vicaire général de Guyane.
Au Sénégal, les évêques catholiques ont exprimé leur refus de bénir des couples homosexuels. Mais pour ce qui est des couples de concubins ou divorcés remariés, « il ne faut en rien altérer la doctrine de l'Église », disent-ils.