Santé mentale : plus d’un tiers des jeunes antillais en « détresse psychique »
Selon une étude publiée ce mercredi 3 septembre, les jeunes ultramarins sont beaucoup plus touchés par la détresse psychique que leurs homologues de l’Hexagone. Dépression, anxiété et troubles du sommeil concernent près d’un jeune sur deux en Martinique et en Guyane. Plus d’un tiers en Guadeloupe.
Commandée par l’Institut Montaigne, la Mutualité française et l’Institut Terram, l’enquête Ipsos met en lumière un écart très important entre les territoires. Alors que dans l’Hexagone les taux de détresse psychique varient entre 19 et 28 %, ils atteignent 37 % en Guadeloupe, 44 % en Martinique et 52 % en Guyane.
Un quart des jeunes interrogés au niveau national dit subir une dépression, un chiffre déjà jugé préoccupant. Mais dans les départements d’Outre-mer, la situation est encore plus grave : près d’un jeune sur deux déclare souffrir de troubles liés à l’anxiété, au sommeil, à l’humeur ou à l’attention.
Le poids de la précarité
Sous-titrée « Cartographie des inégalités », l’étude pointe un facteur aggravant : la situation économique. Près de la moitié des jeunes en grande précarité souffrent de dépression, contre seulement 16 % chez ceux qui ne rencontrent pas de difficultés financières.
Réalisée auprès de 5 633 jeunes de 15 à 29 ans grâce à la méthode des quotas, l’étude inclut pour la première fois un échantillon représentatif des populations ultramarines. Elle confirme que les inégalités territoriales pèsent fortement sur la santé mentale.
En Guyane, plus d’un jeune sur deux déclare ressentir ces troubles. Ces données, loin d’être nouvelles, témoignent d’une crise qui s’installe durablement. Et ce malgré l’annonce du gouvernement, qui a fait de la santé mentale la grande cause nationale de 2025.
