L'exposition aux émanations des sargasses comporte un risque pour les femmes enceintes

Par 06/07/2022 - 14:21

Une étude réalisée par les équipes du CHU de la Martinique démontre que le risque de pré-éclampsie chez les femmes enceintes exposées aux gaz dégagés par les algues sargasses en décomposition est plus important.

    L'exposition aux émanations des sargasses comporte un risque pour les femmes enceintes

Les médecins du centre hospitalier universitaire de Martinique ont confirmé, s'il le fallait encore, que les algues sargasses représentaient un risque pour la santé des habitants des littoraux exposés. Une récente étude portant sur 3000 femmes enceintes montre le danger des échouages de sargasses sur cette population à risque.

L'étude menée de 2016 à 2020 a montré que le risque de pré-éclampsie survenait plus tôt chez les femmes enceintes vivant et travaillant à moins de 2 kilomètres des zones touchées par les échouages de sargasses.

Ces résultats sont cohérents avec des études précédentes qui démontrent que l'exposition à l'hydrogène sulfuré - le gaz émit par les sargasses pourries - provoque des risques supplémentaires de maladies cardio-vasculaires.

Dans leur publication, les médecins du CHU de la Martinique et de la MFME insistent sur la nécessité d'approfondir ses études notamment pour connaître les risques encourues par les femmes enceintes vivant au plus près des sargasses.

La pré-éclampsie

L'exposition à des taux diffus d'hydrogène sulfuré serait en partie à l'origine d'une contraction du système cardio-vasculaire. Ce qui conduirait potentiellement au risque accru de pré-éclampsie chez les femmes enceintes.

La pré-éclampsie est une maladie de la grossesse qui associe une hypertension artérielle et la présence de protéines dans les urines. Elle résulte d’un dysfonctionnement du placenta.

Dans la plupart des cas de pré-éclampsie, les patientes accouchent d'un bébé en bonne santé et se rétablissent rapidement. Cependant, si ce syndrome n’est pas traité, il entraîne de nombreuses complications : retard de croissance intra-utérin, naissance prématurée voire décès de la mère et/ou de l’enfant.

En France, 1 à 2 % des grossesses s’accompagnent de pré-éclampsie. Dans 10 % des cas, la pré-éclampsie évolue vers une forme sévère. Au cours de l'étude menée par le CHU de la Martinique, le taux de pré-éclampsie s'élevait 6% du panel observé. Un taux élevé sans doute lié à la forte prévalence du surpoids, du diabète et des maladies cardio-vasculaire dans nos populations.

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