Les effets néfastes du scrolling incessant sur la santé mentale des jeunes
Le scrolling ou « défilement » en français consiste à faire défiler du contenu, généralement des vidéos, sur les réseaux sociaux. Selon des chercheurs canadiens, cette habitude pourrait avoir des effets négatifs sur la santé mentale. Reportage.
Vous avez sûrement déjà passé des heures à faire défiler des vidéos sur Instagram ou Tik Tok sans vous en rendre compte. Prescillia, Denise et Judith sont des jeunes qui profitent de leur pause déjeuner. Entre deux discussions, téléphone en main, c'est la guerre du scroll.
La dernière vidéo que j'ai vue, c'est un professeur qui tapait un enfant de trois ans.
J'ai vu ça aussi, oui. Franchement, c'était horrible.
Un scrolling illimité
En moins d'une minute, elles auront scrollé plus de cinq vidéos courtes, à moins que celle-ci ne suscite un réel intérêt.
Des vidéos de cuisine, des animaux, des vidéos drôles, les gens qui tombent, tout ça. Pour l'école, un petit peu éducatif, des faits divers.
Le scrolling vidéo sur les réseaux sociaux est un comportement souvent adopté pour se divertir ou vaincre l'ennui.
Franchement, c'est devenu une addiction de scroller, même sur Tik Tok, Instagram, puisque maintenant, ils ont mis les réels sur Instagram. Du coup, pour moi, je passe encore plus de temps sur les réseaux et franchement, parfois c'est handicapant.
Et sans même s'en rendre compte, elles peuvent passer une bonne partie de la journée ou de la nuit scotchées à leur téléphone, complètement absorbée par l'écran.
L’une d’entre elles confie passer environ 5 heures par jours sur son téléphone.
Ça m'arrive d'être toute l'après-midi aussi sur Tik Tok.
Quand j'ai un jour de repos, je passe tout mon temps dessus. Je suis couchée et je passe tout mon temps dessus, rétorque une deuxième.
Une illusion de divertissement
Pourtant, des chercheurs canadiens mettent en garde contre l'illusion de divertissement que ces vidéos procurent et, selon eux, faire défiler l'écran de son téléphone ne permet pas réellement de combattre l'ennui. Pire encore, cela pourrait nuire à la santé mentale avec des effets tels que la dépression, l'anxiété et même des comportements agressifs.
Ça crée de l'énervement chez moi, par exemple, quand je n'ai plus de données mobiles, je n'arrive pas à aller sur Tik Tok. Donc, ça m'énerve.
C’est compliqué de se dire que non, aujourd'hui, je ne vais pas. C'est automatique, en fait.
En attendant, les scientifiques canadiens conseillent de limiter le scrolling vidéo, souvent addictif, et de se concentrer sur des vidéos de manière plus immersive, comme au cinéma, pour mieux profiter et éviter l'ennui.
Ecoutez le reportage.