L'Autorité de sûreté nucléaire dénonce les manquements des CHU des Antilles

Par 14/09/2024 - 13:48 • Mis à jour le 15/09/2024 - 07:07

Les CHU de Martinique et de Guadeloupe doivent faire progresser la gestion des outils de médecine nucléaire pour assurer une meilleure prise en charge des cancers.

    L'Autorité de sûreté nucléaire dénonce les manquements des CHU des Antilles

Dans un rapport publié en décembre dernier, l'Autorité de Sûreté Nucléaire pointe du doigt les CHU de Guadeloupe ou Martinique sur leurs systèmes de radioprotection.

L'ASN souligne l'absence de contrôles et de prise de mesures des contaminations potentielles dans les zones où sont manipulés des produits radioactifs, des pannes répétées des accélérateurs non signalées, créant des reports de prises en charge des patients, et du personnel non formé à la radioprotection dans les services pourtant concernés.

"Cette situation est inacceptable", avait écrit l'Autorité dans un courrier de l'inspection adressée à la direction du CHU. Depuis des mesures ont été prises et les services notamment de Clarac en Martinique ont pu poursuivre leurs soins pour ne pas pénaliser les 400 à 500 patients pris en charge.

Le CHUM rassure

Jérôme Le Brière, directeur du CHU de la Martinique, s'est tout de voulu rassurant.

C'est un rapport que nous connaissons, que nous avons déjà pris en compte et sur lequel nous travaillons depuis quelques mois. L'autorité de sûreté nucléaire nous a autorisé à exercer sur l'ensemble du CHU, l'ensemble des sites, notamment Clarac. En effet, ils nous ont fait un certain nombre de recommandations en termes de maintenance, en termes de programmation de maintenance, en termes de formation d'un certain nombre de personnel. Sur l'ensemble des recommandations, à date, 90% des recommandations sont mises en œuvre. Nous sommes encore en train de travailler sur des systèmes de prévention, notamment sur Clarac encore plus poussés, afin d'éviter les éventuelles pannes et de prévenir les hausses éventuelles de température plus rapidement

Un plan d’action a été rétabli notamment avec la mise en service en avril du Cyclotron sur le nouveau plateau technique de PZQ . Guillaume Crespel , cadre de Santé à l’institut caribéen d’imagerie nucléaire :

Il faut savoir que les inspections de l'ASN sont des choses qui sont courantes, obligatoires et régulières. En ce qui concerne l'Institut carïbéen d'imagerie nucléaire, nous avons eu une inspection en juin 2024, avec comme conclusion l'autorisation de démarrer notre activité et de prendre en soin des patients. Quand même, depuis le mois d'août, le CHU prend en charge 400 à 500 patients TEP. La conséquence, c'est que pour le diagnostic et le suivi des cancers, les patients martiniquais ne prennent plus l'avion pour aller dans les centres de l'Hexagone

Offres supplémentaires en Guadeloupe

En Guadeloupe, c'est un problème de ressources humaines qui a été pointé par les inspecteurs. Le centre d'imagerie moléculaire de la Guadeloupe était resté deux semaines fermé en raison de l'absence du radiopharmacien au début de l'année 2024.

Le territoire renforce néanmoins ses capacités de traitement avec l'acquisition des appareils nécessaires : un TEP scan (qui permet des examens scintigraphiques utilisés en cancérologie) supplémentaire et la mise en place d'une offre de curiethérapie (qui permet l'irradiation des tumeurs cancéreuses) à Marie-Galante.

Il s'agit globalement de "réduire les délais de prise en charge des cancers" dans nos territoires selon les recommandations du comité interministériel des Outre-mer. Les délais peuvent monter à plusieurs mois contre plusieurs de jours dans l'Hexagone.


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