Flambée des arrêts maladie : 500 médecins sous surveillance de la Sécurité sociale

Par 15/09/2025 - 14:28 • Mis à jour le 15/09/2025 - 16:26

Face à l’explosion du nombre d’arrêts maladie, l’Assurance maladie a lancé, depuis le 1er septembre, au niveau national, une campagne de surveillance ciblant environ 500 médecins généralistes, obligés de réduire leur prescription de 20 à 30 %. Une décision décriée par de nombreux médecins.

    Flambée des arrêts maladie :  500 médecins sous surveillance de la Sécurité sociale

Face à la flambée des arrêts maladie, la Sécurité sociale a décidé de surveiller de près certains médecins généralistes.

Depuis le 1er septembre, au niveau national, environ 500 praticiens sont dans le viseur d’une campagne de l’Assurance maladie, accusés d’accorder trop facilement des arrêts de travail.

L’institution les contraint donc à limiter leurs prescriptions de 20 à 30 %.

Une mesure qui vise, notamment, à réduire les coûts pour l'assurance maladie.

Les médecins fournissent-ils trop d'arrêts maladie ? Et vous, en tant que patients, comment percevez-vous cette mesure ?

A ECOUTER Ces réactions de passants interrogés sur le sujet en Guadeloupe

Tout le monde n'est pas forcément d'accord sur le sujet.

En tout cas, la décision de la Sécurité sociale est jugée aberrante par de nombreux médecins qui y voient une atteinte à leur liberté de soigner.

Une « inquisition »

C'est le cas notamment, en Guadeloupe, du Dr Jean-Claude Gbenou, président de l'ADGUPS, l'Association départementale de garde, urgence et promotion de la santé.

Globalement, les arrêts de travail sont justifiés et nous, les médecins, nous ne supportons pas cette inquisition. Il s'agit d'une remise en cause de notre honnêteté et cela n'est pas supportable. Dans la majorité des cas, les arrêts de travail sont justifiés.

« De la prévention »

Selon l’avocate en droit du travail, Me Chantal Beaubois, les tensions entre le monde du travail et le milieu médical s’expliquent souvent par des intérêts divergents. Pour elle, le meilleur moyen d'éviter qu'il y ait ces arrêts de travail serait d'améliorer la qualité de vie au travail des salariés.

Le monde du travail rencontre des difficultés avec le monde médical, souvent parce qu'il y a des intérêts qui sont contradictoires d'abord. Il y a la santé du salarié à protéger et en même temps, il y a le fonctionnement de l'entreprise à maintenir. Je crois que les médecins essayent d'être à l'écoute de leurs patients et c'est bien normal. Mais je pense qu'il est logique que les employeurs qui se retrouvent contraints dans leur organisation s'interrogent sur le bien-fondé de certains arrêts de travail qui sont parfois, il faut le dire, de complaisance, mais il n'appartient pas à l'employeur d'en juger. C'était toute la difficulté et je comprends donc la réaction de ce médecin. Peut-être que le meilleur moyen d'éviter qu'il y ait ces arrêts de travail serait d'améliorer la qualité de vie au travail des salariés et de s'assurer qu'il y ait moins d'occurrence de harcèlement moral ou de burn-out. Et pour cela, il faut de la prévention. Je suis sûr que ça aura un impact sur le déficit de la sécurité sociale.


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