Endométriose : des tests salivaires expérimentés pour diagnostiquer plus rapidement les patientes touchées
Une avancée majeure dans le dépistage de l’endométriose : depuis ce mardi 11 février, des tests salivaires sont proposés dans 80 hôpitaux français. Cette expérimentation pourrait réduire considérablement l’errance médicale qui touche les patientes.

L’endométriose touche une femme sur dix en France, mais son diagnostic reste long et complexe. De nombreuses patientes restent sans réponse pendant plusieurs années.
Avec ces nouveaux tests salivaires, menée par la biotech lyonnaise Ziwig et prise en charge par la Sécurité sociale, les médecins espèrent pouvoir détecter la maladie plus rapidement, en particulier pour les formes invisibles à l’imagerie médicale.
25 000 potentielles bénéficiaires
Destinés aux femmes majeures présentant une suspicion d’endométriose, ces tests pourraient bénéficier à près de 25 000 patientes dans les mois à venir. Pour Ludivine Chevallier, chirurgienne viscérale et coordinatrice de la filière endométriose en Martinique, cet outil représente une avancée importante :
Ça permettrait d'avoir des diagnostics pour celles chez qui les IRM ne montrent pas de lésions et du coup peut-être aussi de les encourager à prendre des traitements hormonaux.
Un espoir pour les patientes en errance médicale
Actuellement, le diagnostic de l’endométriose repose souvent sur des examens d’imagerie, mais certaines formes restent invisibles aux IRM ou aux échographies. Face à cette incertitude, beaucoup de femmes hésitent à suivre un traitement hormonal, faute de confirmation médicale.
Très souvent, elles me disent : 'Mais pourquoi finalement accepter de prendre un traitement hormonal si on n'est pas sûre d'avoir l'endométriose ?' Parce que très souvent on le suspecte. C'est la forme superficielle qu'on ne voit pas aux examens d'imagerie.
Grâce à ces tests salivaires, ces patientes pourraient enfin bénéficier d’un diagnostic fiable et envisager un traitement adapté sans attendre des années.
Un impact positif sur la fertilité
L’un des enjeux majeurs du dépistage précoce est la préservation de la fertilité et la prévention des complications graves. Sans prise en charge adaptée, l’endométriose peut évoluer vers des lésions plus profondes, rendant les traitements plus complexes.
Dès lors qu'on suspecte, on propose un traitement médical hormonal et très souvent elles sont assez frileuses à le prendre. Donc là, ça pourrait les encourager, leur permettre d'être soulagées, voire de préserver leur fertilité plus tard et d'éviter même pour certaines, l'évolution vers des lésions plus profondes.
L’objectif est clair : réduire l’errance médicale, améliorer la prise en charge des patientes et leur offrir des solutions adaptées plus tôt.
L’expérimentation en cours dans 80 hôpitaux français pourrait, si elle s’avère concluante, ouvrir la voie à une généralisation du test salivaire.