Chlordécone : un collectif porte plainte au sujet des archives scientifiques disparues
La commission d'enquête parlementaire sur le chlordécone a remis sur le devant de la scène un volet scandaleux de ce dossier. Il s'agit de la disparition de 17 ans d'archives de compte rendu du ministère de l'agriculture sur le sujet. Un collectif d'association a décidé de porter plainte.
Le collectif chlordecone qui réunit plusieurs associations guadeloupéennes et martiniquaises a déposé plainte auprès du procureur de Paris pour violation des obligations de conservation d’archives publiques, détournements d’archives publiques, corruption active et recel.
Cette plainte fait suite à la confirmation au début du mois du directeur général de l’alimentation lors d’une audition de la commission d’enquête parlementaire sur le chlordecone de la disparition des compte-rendu des réunions scientifiques qui se sont tenus entre 1972 et 1989 sur le chlordecone. Le collectif a mandaté un avocat spécialiste des scandales sanitaires.
Il faut maintenant attendre quelques jours la réaction du parquet de Paris : va-t-il instruire une enquête sur la dissipation des compte-rendus de réunion sur le chlordecone dans les années 70 et 80 ou va-t-il classer l’affaire sans suite ?
La révélation de la perte de ces documents n’est pas nouvelle : déjà en 2005 un rapport parlementaire en faisait état mais l’audition le 2 juillet dernier à l’assemblée nationale de Bruno Ferreira le directeur général à l’alimentation a relancé les suspicions d’une destruction organisées des archives. À qui profiterait ce crime ? C’est tout ce qu’espère savoir maître Christophe Leguevaques, connu pour avoir défendu plusieurs victimes du scandale sanitaires sur le levothyrox l’an dernier.
Quoi qu’en dise le parquet qui dispose de l’opportunité des poursuites, dans 6 mois les associations pourront se constituer partie civile devant le doyen des juges d’instruction. Au niveau judiciaire, l’affaire de la disparition des archives sur le chlordecone ne fait que commencer.
Regardez cet extrait de l'audition de Bruno Ferreira, directeur général de l'alimentation au sujet des archives disparues du chlordécone :