Chlordécone : un ancien planteur de banane estime que ce sont les fabricants qui sont responsables
Le rapport de la mission d'enquête sur le chlordécone met en cause la responsabilité de l'Etat mais aussi celle des pollueurs qu'ils soient industriels, importateurs ou planteurs. Parmi ces derniers rares sont ceux qui veulent porter le poids de cet empoisonnement massif.
Synthétisé au Brésil, fabriqué à Béziers et importé par Yves Hayot, directeur de l'entreprise Lagarigue, le Curlone nom commercial du chlordécone était déversé dans par les ouvriers agricoles dans les plantations de banane. Un pesticide miraculeux qui faisait la joie des exploitants agricoles qui luttaient contre le charançon de la banane.
Interdit aux Etats-Unis dès 1975, reconnu pour sa toxicité dès 1978 (cancérogénèse, risques de stérilité masculine et écotoxicité), le chlordécone a continué à être répandu en Martinique et en Guadeloupe jusqu'en 1993 soit 3 ans après l'interdiction du produit en France.
Il s'agissait alors d'écouler les stocks de la société Lagarigue. Les planteurs eux ont continué à donner l'ordre de déverser le produit dans les bananeraies. Selon certaines sources, l'utilisation du produit aurait même continué après l'interdiction définitive.
Pourtant, interrogé au lendemain de la présentation du rapport de la commission d'enquête parlementaire qui pointe leur responsabilité comme celle de l'Etat, certains planteurs refusent d'endosser le rôle de bouc émissaire.
C'est le cas de Laurent de Meillac qui a eu recours au chlordécone :
Laurent de Meillac assure qu'il ignorait la toxicité du chlordécone :