Saison cyclonique : les Antilles françaises relativement épargnées

Par 30/11/2023 - 10:18 • Mis à jour le 30/11/2023 - 17:29

20 perturbations cycloniques ont été baptisées en 2023 sur le bassin Atlantique. La saison cyclonique touche officiellement à sa fin ce jeudi 30 novembre.

    Saison cyclonique : les Antilles françaises relativement épargnées
Paillote abîmée à la Désirade après le passage de l'ouragan Tammy.

La saison cyclonique 2023 s’achève officiellement ce jeudi (30 novembre 2023). Sur l’ensemble du bassin allant de l’Atlantique Nord au Golfe du Mexique en passant par la mer des Caraïbes, 20 cyclones nommés ont été observés, parmi eux 7 ouragans dont 3 majeurs. 

2023 se classe ainsi au 4ème rang des saisons cycloniques les plus actives. Mais l’indice A-C-E (énergie cumulative des cyclones), autre indicateur de mesure de l’activité cyclonique, est de 148 pour la saison 2023 alors qu’une saison est jugée active à partir de 160. Les spécialistes s'accordent pour parler d’une saison dense et modérément active.

Jean-Noël Degrace, expert météorologique livre son analyse :

Ce qu'il faut retenir, c'est que d'habitude, quand on a un phénomène El Niño dans le Pacifique, on a une saison cyclonique très peu active. Là, c'est la première fois qu'avec un El Niño, on a une année cyclonique aussi active. C'est vraisemblablement dû au fait que l'océan Atlantique superficiel était bien plus chaud que d'habitude et que ces degrés supplémentaires ont rajouté de l'énergie pour créer plus de cyclones que ce qu'on a quand on a une saison avec un El Niño d'habitude

Nos territoires relativement épargnés

Une saison qui a débuté dès le 1er juin avec la tempête tropicale Arlène. Un mois de juin inhabituellement agité puisque c'est la première fois qu'ont été observées deux tempêtes tropicales à cette période de l'année depuis 1851.

Bret, qui a valu une vigilance rouge à la Martinique, mais quasiment aucun dégât et Cindy sont donc rentrées dans l'histoire. La Guadeloupe et la Martinique ont subi les effets de la tempête Philippe au début du mois d'octobre. L'ouragan Tammy quant à lui a touché terre à la Désirade mais les plus fortes pluies sont restées en mer.

Il y a Brett qui a été en juin, un cyclone très précoce qui a atterri sur Saint-Vincent, avec des rafales à 110 km/h. Il y a eu Gert qui a fait une boucle au large de la Guadeloupe, qui n'a pas donné trop de vent, mais pas mal de pluie. Il y a eu Philippe aussi sur le nord de l'Arc Antillais, notamment sur Barbuda, Saint-Martin. Et puis, il y a eu l'ouragan Tammy autour du 20, 21, 22 octobre,dont l'œil, ouragan catégorie 1, l'œil de cet ouragan a longé quasiment tout l'Arc. Il a longé la Martinique, la Dominique, la Guadeloupe à quelques dizaines de kilomètres. Heureusement, ce cyclone était déséquilibré, c'est-à-dire que toute son activité était en mer et ça n'a pas causé trop de conséquences sur les îles. La Guadeloupe a été en vigilance et en alerte jusqu'au niveau violet et Saint-Martin, Saint-Barth jusqu'au niveau rouge

Nos territoires ont donc été globalement épargnés durant cette saison même les ondes tropicales et les flux humides ont largement arrosé nos territoires notamment au mois d'octobre.

Si le plus dur est passé, il faut rester attentif : même en fin de saison, un phénomène majeur n’est pas à exclure, rappelle Jean-Noël Degrace, expert météorologique pour la Martinique et les Antilles.

 

Bien évidemment, le risque est moindre, mais on peut avoir et on a déjà eu en Martinique des épisodes de pluie intense qui peuvent arriver. Même en décembre, janvier, février, on a déjà connu ça avec des 150, 200, 250 millimètres qui peuvent tomber en une journée. On a aussi des épisodes de longue houle de Nord qui peuvent arriver sur ces mois-là, entre décembre et mars. Et donc, il faut quand même rester vigilant par rapport à ces phénomènes-là qui peuvent nécessiter, par moments, de la vigilance et des alertes


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