Suppression de deux jours fériés : le gouvernement ouvre la porte aux négociations

Par 11/08/2025 - 05:20

Le gouvernement veut supprimer deux jours fériés à partir de 2026 pour dégager 4,2 milliards d’euros au budget de l’État. Les partenaires sociaux ont jusqu’au 1er septembre pour dire s’ils sont prêts à négocier cette réforme qui suscite toujours de vives réactions.

    Suppression de deux jours fériés : le gouvernement ouvre la porte aux négociations
François Bayrou, Premier ministre - Archive RCI

Dans un document d’orientation adressé aux partenaires sociaux le hier (10 août), Matignon précise vouloir supprimer le caractère férié du lundi de Pâques et du 8 mai pour les salariés du privé comme du public.

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« Le choix des jours fériés identifiés peut également être discuté » indique le texte, à condition que « le rendement de la mesure soit préservé ».

Ces deux journées seraient travaillées sans rémunération supplémentaire, comme pour la journée de solidarité avec une contribution des employeurs du privé versée au budget de l’État.

« Un effort demandé aux actifs »

Le Premier ministre François Bayrou justifie cette réforme comme un levier pour accroître la production nationale :

C’est un effort demandé aux actifs qui doit nous permettre de réduire notre déficit d’activité et de production.

Selon le gouvernement, cette mesure permettrait d’augmenter le volume annuel de travail et de renforcer la compétitivité de la France.

Le gouvernement invite les partenaires sociaux à lui faire savoir « d'ici au 1er septembre » s'ils souhaitent engager une négociation, qui devra le cas échéant se conclure « au plus tard le 30 septembre. »

Le document gouvernemental prévoit aussi d’éventuelles adaptations pour l’Alsace, la Moselle et Saint-Pierre-et-Miquelon, où la loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat ne s'applique pas.

Des syndicats vent debout

Plus de 20 ans après la conversion du lundi de Pentecôte en « journée de solidarité », travaillée mais non payée, la suppression programmée de deux autres jours fériés fait bondir les syndicats qui dénoncent « une volonté explicite de revenir sur 70 ans de luttes et d’acquis sociaux »

« L’article L1 du Code du Travail s’inscrit dans une volonté, par la négociation, de maintenir un équilibre et une cohésion au sein de la société. Avec une négociation supprimant deux jours fériés, le projet du gouvernement vise exactement l’inverse », a réagi dans un communiqué l’intersyndicale (CGT, FO, CFDT, CFE-CGC, CFTC).

Sur franceinfo, Olivier Guivarc’h, secrétaire national de la CFDT, a exprimé son incompréhension. « Rien ne justifie que le gouvernement demande de renégocier six mois plus tard, ou même un an plus tard. »

La décision de participer aux négociations sera « prise collectivement au cours du mois de septembre, sans doute lors de la première quinzaine »

Les organisations syndicales ont prévu de se réunir le 1er septembre pour définir ensemble « les moyens de réagir »


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