Sénatoriales en Outre-Mer, entre victoires attendues et surprises inédites
À l'image du scrutin aux Antilles, les élections sénatoriales qui se déroulaient dans les autres Outre-Mer concernés par le renouvellement partiel, ce dimanche 24 septembre, ont confirmé l'élection de candidats attendus, mais ont aussi réservé quelques surprises, notamment en Nouvelle-Calédonie où un indépendantiste a gagné l'un des deux fauteuils, et à la Réunion, avec l'entrée de deux jeunes femmes de gauche au Palais du Luxembourg.
Ce 24 septembre, Guadeloupe, Martinique, Réunion, Mayotte, Nouvelle-Calédonie et Saint-Pierre-et-Miquelon étaient concernés par les élections sénatoriales en Outre-Mer.
C'est justement dans le territoire de l'Atlantique Nord que l'on débute avec le retour aux affaires politiques d'un nom bien connu : Annick Girardin. L'ancienne ministre, à plusieurs reprises, notamment des Outre-Mer sous Emmanuel Macron ou encore de la Fonction publique lors du quinquennat François Hollande, retrouve un mandat dans son fief de Saint-Pierre-et-Miquelon dont elle avait déjà été députée, succédant ainsi à Stéphane Artano. Celui qui était président de la délégation sénatoriale aux Outre-Mer ces dernières années ne se représentait pas.
Un indépendantiste néo-calédonien au Sénat
En revanche, une membre du gouvernement actuel a, elle, subi un désaveu, en l'occurrence Sonia Backès en Nouvelle-Calédonie. La secrétaire d'État à la citoyenneté, soutenue par la majorité présidentielle, a été battue, devancée par l'une des figures de la droite locale, Georges Naturel, puis au second tour par le Kanak Robert Xowie, de l'Union calédonienne, appuyé par le FLNKS. Ce dernier est le premier indépendantiste à faire son entrée au Palais du Luxembourg.
Au rang des surprises, la Réunion aussi fait sa petite révolution. Si la sortante Viviane Malet et son second Stéphane Fouassin, ont terminé en tête pour la liste divers droite "La Réunion terre de France et d'Europe", et ainsi pris les deux premiers fauteuils, les deux autres mandats en lice reviennent à deux autres têtes de listes, à tendance divers gauche. Il s'agit d'Audrey Bélim et d'Evelyne Corbière Naminzo, respectivement 36 et 34 ans, qui vont participer à la féminisation et au rajeunissement d'un hémicycle dont la moyenne d'âge était jusqu'ici de 60 ans, et dont les rangs étaient à 65% masculins. Elles seront parmi les plus jeunes élues du Sénat, et il s'agit aussi d'une première pour les Outre-Mer, qui n'avaient jamais eu de sénateurs ou sénatrices aussi jeunes.
Mayotte dans la continuité, deux Ultramarines élues dans l'hexagone
Pas de grande surprise en revanche pour le vote à Mayotte. Thani Mohamed Soilihi, candidat sortant qui revendique sa proximité avec la majorité d'Emmanuel Macron, a été réélu, mais en deuxième position. Il a été devancé par Said Omar Oili, ancien président du département et nouveau sénateur, qui se présente comme centriste.
Enfin, pour conclure ce tour d'horizon, deux autres Ultramarines vont prendre place à la haute assemblée, mais pour des circonscriptions hexagonales. Il s'agit de la Guadeloupéenne Marie-Do Aeschlimann, ancienne élue municipale à Asnières-sur-Seine, et candidate à la tête d'une liste de droite ayant fait dissidence avec Les Républicains dans les Hauts-de-Seine, et de la Réunionnaise Corinne Narassiguin, ancienne députée et porte parole du PS, élue à la tête de la liste socialiste en Seine-Saint-Denis.