Saint-Barthélémy : Bruno Magras ne briguera pas de nouveau mandat
Bruno Magras, tout puissant patron de la collectivité de Saint-Barthélémy, a décidé de se mettre en retrait de la vie politique locale. Il ne briguera pas de sixième mandat.
Le président de la Collectivité territoriale de Saint-Barthélemy (Antilles françaises), Bruno Magras (Les Républicains), a annoncé jeudi sa décision de ne pas briguer un sixième mandat d'affilée lors des élections territoriales des 20 et 27 mars prochains.
Dans une tribune adressée à la presse locale, Bruno Magras déclare: "J'arrive au crépuscule d'une vie bien remplie. Après quarante années de vie d'élu dont vingt-sept ans à la direction des affaires, c'est avec le sentiment du devoir accompli que je quitte la scène politique".
Né le 9 septembre 1951 (70 ans) à Saint-Barthélemy, Bruno Magras se lance en politique dans les années 80. D'abord conseiller municipal, en 1995 il est élu maire de l'île de Saint-Barthélemy, qui est alors une commune rattachée au département de la Guadeloupe. Dès lors, il ne va avoir de cesse de militer pour que l'île bénéficie d'une évolution statutaire.
Le 7 décembre 2003, alors que Bruno Magras effectue son deuxième mandat de maire, une consultation populaire est organisée et les électeurs de Saint-Barthélemy approuvent par 95,51% des suffrages exprimés le projet institutionnel qui fait de l'île une collectivité territoriale à assemblée unique, détachée de la Guadeloupe.
Le 15 juillet 2007, Saint-Barthélemy devient officiellement une collectivité d'outre-mer et Bruno Magras en est élu président. Il sera réélu en 2012 puis en 2017, à chaque fois au premier tour de scrutin.
En 2012, grâce au soutien du président de la République Nicolas Sarkozy, il parvient à faire entrer Saint-Barthélemy dans la liste des Pays et territoires d'outre-mer européens, ce qui permet à l'île d'acquérir une autonomie vis-à-vis de l'Union européenne.
En 2012, deux mois avant les élections territoriales, Bruno Magras avait également annoncé publiquement sa décision de quitter la vie politique. Moins d'un mois plus tard, il se fendait d'une deuxième tribune dans la presse afin de déclarer qu'il revenait sur sa décision et se présentait à la tête d'une liste remaniée. Quelques semaines plus tard, il était réélu avec plus de 73% des suffrages exprimés.
Cette année toutefois, à la différence de 2012, le président sortant a d'ores et déjà pris la décision d'apporter son soutien à l'un de ses conseiller territoriaux, Romaric Magras, qui est également un de ses petits cousins. Néanmoins, celui-ci n'a toujours pas fait officiellement acte de candidature.
Bruno Magras a été membre du conseil national de l'UMP (Union pour un mouvement populaire) avant de rallier LR. Chef d'entreprise, il a dirigé la compagnie aérienne Saint-Barth Commuter jusqu'en 2017.