Projet de loi sur le pouvoir d'achat : insuffisant pour les ultramarins
Le très attendu débat sur le pouvoir d’achat démarre aujourd’hui, lundi 18 juillet, à l’Assemblée Nationale.
La proposition du Gouvernement
Le gouvernement a déjà fait plusieurs annonces sur les principales mesures qui seront soumises en première lecture aux parlementaires jusqu'à jeudi :
Revalorisation des minimas sociaux, des retraites de base et des aides pour les étudiants, hausse de 3,5 % de la valeur du point d'indice pour la fonction publique, limitation de la hausse des loyers à 3,5 % maximum à compter du 15 octobre prochain et pendant un an, baisse des cotisations sociales pour les indépendants, fin de la redevance audiovisuelle, chèques alimentaires, chèques carburant, chèques énergie ...
Au total, une enveloppe de 20 milliards pourrait être allouée à ces aides détaillées dans le projet de loi de 20 articles.
Une opposition en ordre de bataille
Dans un contexte d’inflation, la bataille s’annonce toutefois ardue pour sa promulgation, dans la mesure où le gouvernement ne peut bénéficier de la majorité absolue dans l’hémicycle. C'est ce qu'a douloureusement rappelé le rejet, au début du mois, d'un projet de loi visant au retour du contrôle des pass sanitaires aux frontières.
"Si, à la fin de la semaine, ces projets de loi ne sont pas adoptés, cela voudra dire que le pouvoir d'achat des Français n'est pas protégé.
— Aurore Bergé (@auroreberge) July 18, 2022
Aucun député n'y a intérêt. Nous allons réussir à établir des compromis." @BFMTV @RMCInfo pic.twitter.com/MvszAM5wtn
Aurore Bergé, présidente du groupe LREM à l'Assemblée nationale.
Car l’opposition, et singulièrement les élus d’outremer, estiment d’ores et déjà que ces mesures sont insuffisantes et ne prennent pas en compte nos spécificités. C'est notamment l'avis de Jean-Philippe Nilor, le député de la quatrième circonscription (Sud) de la Martinique et fondateur du parti Péyi-A, dont l'objectif est de "sortir la Martinique de la dépendance".
Lorsqu'on parle de pouvoir d'achat, de vie chère, nous sommes particulièrement concernés dans ce qu'on appelle les Outremer. Or, aucun article de ce texte ne concerne nos territoires. Donc on voit bien le manque d'intérêt de ce gouvernement pour ces problématiques qui se posent avec beaucoup plus d'acuité chez nous. Parce que, où la vie est-elle plus chère de plus de 40 % ? C'est bien dans nos territoires. Or, aucune disposition n'est prise pour, ne serait ce que tenter de remédier à ce mal récurrent qui les affecte. Donc, dès le départ, c'est déjà une déception.