Nouvelle-Calédonie : le FLNKS rejette l’accord de Bougival, Manuel Valls parle d’un choix “incompréhensible”

Par 13/08/2025 - 10:30 • Mis à jour le 13/08/2025 - 10:35

Le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS) refuse l’accord sur l’avenir du territoire signé en juillet. Manuel Valls, ministre des Outre-mer, exprime sa déception et maintient son déplacement pour tenter de sauver le texte.

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Le FLNKS a confirmé, ce mercredi 13 août, qu’il rejetait l’accord de Bougival, conclu début juillet avec l’État et les non-indépendantistes après plusieurs jours de négociations. Pour Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union calédonienne et membre du bureau politique du FLNKS, le texte est incompatible "avec les fondements et acquis de notre lutte".

Depuis Nouméa, plusieurs voix au sein du mouvement indépendantiste ont dénoncé un accord imposé. En visioconférence depuis Mulhouse, le président du FLNKS, Christian Tein, a qualifié le texte d’“accord à marche forcée proposé par Macron”.

Marie-Pierre Goyetche du Parti travailliste a ajouté : “Bougival est derrière nous. C'est un rejet en bloc, nous ne participerons pas au comité de rédaction”.

Manuel Valls ne comprend pas 

Le ministre des Outre-mer, qui défend un accord “inédit” prévoyant la création d’un État de Nouvelle-Calédonie doté d’une loi fondamentale, d’une nationalité calédonienne et de compétences en relations internationales, s’est dit non surpris mais déçu.

Ma porte reste évidemment ouverte pour comprendre les raisons peu explicites de ce choix incompréhensible. Je ne me résigne pas à trouver un compromis.

Il a reaffirmé se rendre dans l’archipel la semaine du 18 août pour rencontrer toutes les délégations politiques et installer un comité de rédaction :

Nous examinerons le projet [...] Chacun devra assumer ses responsabilités.

Le texte de Bougival reste soutenu par l’ensemble du camp non-indépendantiste, ainsi que par certains mouvements indépendantistes ayant quitté le FLNKS en 2024, comme le Palika et l’Union progressiste en Mélanésie.

Les principaux partis loyalistes dénoncent quant à eux “un reniement de signature” et “une nouvelle trahison”. Ils appellent à créer “un comité ad hoc composé de loyalistes, d’indépendantistes favorables à l’accord, de membres de la société civile et d’experts”.

Le FLNKS veut un “accord de Kanaky”

Le FLNKS souhaite lui "ouvrir le dialogue" pour la "signature d'un accord de Kanaky (nom donné au territoire par les indépendantistes, NDLR) le 24 septembre 2025", conduisant à "l'accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté avant l'élection présidentielle de 2027", selon Dominique Fochi.

Il a également insisté sur la tenue de discussions "sous la supervision" de M. Tein. Libéré de prison en juin, celui-ci reste mis en examen pour son rôle présumé dans les émeutes de mai 2024, qui ont fait 14 morts et plusieurs milliards d'euros de dégâts. Le leader politique a toujours nié avoir appelé à la violence.

"Nous en profiterons pour lui dire que nous voulons que les élections provinciales se tiennent en novembre (...) pour connaître la réelle légitimité des uns et des autres", a-t-il ajouté.

Enfin, le FLNKS plaide pour la tenue des élections provinciales dès novembre afin de “connaître la réelle légitimité des uns et des autres”. Mais une proposition de loi organique (PPLO) a justement été déposée ce mercredi (13 août) par six présidents de groupe du Sénat pour reporter ces élections à juin 2026, conformément au calendrier fixé par l'accord de Bougival.


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