Nouvelle-Calédonie : le FLNKS persiste à rejeter l’accord de Bougival malgré les discussions avec Manuel Valls

Par 20/08/2025 - 10:22

En visite officielle en Nouvelle-Calédonie, ce mercredi 20 août, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, tente de sauver l’accord de Bougival sur l’avenir institutionnel du territoire. Mais le principal mouvement indépendantiste, le FLNKS, maintient son refus. Il dénonce un texte jugé insuffisant.

    Nouvelle-Calédonie : le FLNKS persiste à rejeter l’accord de Bougival malgré les discussions avec Manuel Valls
Nouvelle-Calédonie @DELPHINE MAYEUR / AFP

Conclu le 12 juillet à Bougival, après plusieurs jours de négociations entre l’État, les loyalistes et les indépendantistes, l’accord prévoit notamment la création d’un État de Nouvelle-Calédonie doté d’une nationalité propre.

Face au Sénat coutumier, Manuel Valls a appelé à saisir cette chance : « L'accord de Bougival est une opportunité historique, saisissez-la », a-t-il lancé. Il affirme être « convaincu qu'il n'y a pas d'alternative crédible ».

Le FLNKS reste inflexible

Le ministre des Outre-mer a ensuite rencontré une délégation du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), le principal mouvement pro-indépendance du territoire situé à 17 000 km de la France métropolitaine, qui a rejeté la semaine dernière l'accord.

La délégation a quitté la réunion sans faire de commentaire, souhaitant d'abord rendre compte au président du mouvement Christian Tein, sous contrôle judiciaire et interdit de séjour en Nouvelle-Calédonie, mis en examen pour son rôle présumé dans les violences qui ont secoué le territoire en 2024.

Dans un communiqué, le mouvement assure avoir « rappelé au ministre les raisons profondes de son désaccord », lors de discussions décrites comme « sereines mais fermes ».

Son message est clair : « Affirmer que sans Bougival le pays plongerait dans le néant est une contre-vérité ». Le FLNKS réclame le maintien des élections provinciales dans les délais prévus et un « nouvel accord politique avec une date claire d’accession à la pleine souveraineté avant 2027 ».

Les tensions actuelles s’inscrivent dans un contexte marqué par les émeutes de mai 2024, déclenchées par un projet de réforme électorale. Ces violences ont fait 14 morts, causé plus de deux milliards d’euros de dégâts et amputé le PIB de près de 10 %.

Face à ce climat, Manuel Valls a prévenu la semaine dernière :

Sans accord, sans stabilité politique, il n’y aurait pas de repreneurs pour le nickel, la pénurie de soignants perdurera et les inégalités continueraient de se creuser

Soutien du camp loyaliste

Si le FLNKS campe sur ses positions, les représentants loyalistes ont affiché leur appui à la démarche du ministre. Virginie Ruffenach, du Rassemblement-LR, a salué un engagement clair : « Le ministre est déterminé à poursuivre le chemin validé par la majorité ».

Manuel Valls doit lancer ce jeudi 21 août un « comité de rédaction », chargé de lever toute ambiguïté autour du texte et de clarifier « l’esprit de l’accord ». Sa visite se poursuivra dans le nord du territoire, où la pénurie de soignants reste une conséquence directe des violences de l’an dernier.


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