Nouvelle-Calédonie : bientôt un dernier vote pour décider ou non de l'indépendance
En discussion à Paris depuis une semaine à l'invitation du gouvernement, les élus calédoniens seraient parvenus ce mardi 01 juin à un accord sur l'épineuse question de la date du troisième et dernier référendum d'autodétermination.
DES NEGOCIATIONS SOUS TENSION
La question de la date de ce troisième référendum était une pierre d'achoppement pour les deux parties. Les indépendantistes n'en voulaient pas avant septembre 2022 alors que leurs opposants le réclamaient "au plus vite".
Le Sénateur loyaliste Pierre Frogier, membre du groupe anti-indépendantiste Les Républicains, avait d'ailleurs mis la pression sur le gouvernement dès le premier jour en déclarant qu'il ne participerait pas aux discussions si le gouvernement ne définissait pas une date :
Dans la mesure où ce référendum n'a pas lieu le plus tôt possible, c'est-à-dire avant l'échéance présidentielle, cela voudra dire que ce gouvernement aura basculé dans le camp des indépendantistes.
Quant à l'Union Calédonienne, une des deux branches du FLNKS, le Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste, elle demandait via son vice-président Gilbert Tyuienon que cette consultation ait lieu en 2022, après la présidentielle :
Il faut se laisser le temps de partager, de travailler sur le document remis par le gouvernement.
D'après plusieurs sources, l'ultime consultation de la population calédonienne devrait finalement se tenir avant octobre 2022. Le quotidien le Monde avance la date prochaine du 12 décembre 2021. Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu fera officiellement part du résultat de ces négociations demain, mercredi 02 juin, au Conseil des ministres.
Quoiqu'il en soit, cette prochaine échéance mettra un terme à l'accord de Nouméa (1998) qui a organisé l'émancipation progressive de ce territoire de 270.000 habitants.
ET APRES LE VOTE ?
Quel que soit le résultat de cette consultation, elle sera suivie d'une transition de deux ans. En cas de victoire du oui, cela permettra de se préparer à l'exercice de la pleine souveraineté. En cas de victoire du non, il faudra élaborer un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie, qui devra être approuvé par un référendum des électeurs calédoniens.
Mais même dans ce cas d'une nouvelle victoire du non à l'indépendance, il s'agira pour les acteurs politiques de réinventer l'avenir des institutions et leurs liens avec l'Etat, précise encore l'Elysée :
Le droit international, les questions de citoyenneté et de corps électoral, de monnaie et de finances publiques, de sécurité et de justice ont fait l'objet des interventions des différents ministères concernés. Les délégations ont également rencontré le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et le chef d'état-major des Armées, le général François Lecointre, pour évoquer les aspects diplomatiques et militaires des conséquences du oui et du non.
L'écart entre partisans et adversaires de l'indépendance s'était nettement resserré lors du deuxième référendum de 2020, par rapport au premier qui avait eu lieu en 2018. Les loyalistes avaient ainsi reculé de 56,7% à 53,3%, tandis que les indépendantistes avaient progressé de 43,3% à 46,7%.
Affaire à suivre ...
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