Lutte contre le narcotrafic : deux textes de loi adoptés à l'Assemblée nationale
Les députés ont voté à une large majorité pour les projets de loi du gouvernement contre le narcotrafic. Certains parlementaires ultramarins ont regretté l'absence de volets dédiés aux Outre-mer, alors qu'il s'agit, notamment les Antilles, de territoires concernés au premier plan.
Un gouvernement qui a assumé une volonté autoritaire sur le sujet, n'hésitant pas à parler de guerre contre le narco-trafique. Un registre nécessaire face à l'enjeu singulièrement dans nos territoires pour le député modem des Îles du Nord, Frantz Gumbs
On ne parle pas de la consommation ou des petits dealers de quartier. Ce n'est pas de ça qu'on parle. On parle vraiment de ceux qui sont les grands chefs. Je ne parle pas de quelques grammes de quelque chose. Je parle de plusieurs tonnes de drogue qui circulent. C'est à cette catégorie de trafiquants que s'adresse la loi. Et pour cette catégorie de trafiquants, sans foi ni loi, il faut être effectivement plus fort qu'eux et donc rigoureux
Pas de volet spécifique
D'autant que les Outre-Mers ne sont non seulement pas épargnés. L'actualité nous le montre aux Antilles. Les îles sont devenus des zones de circulation de ces trafics. Une réalité internationale et des spécificités locales qui auraient justifié un volet outre-mer dans ces deux lois narco pour le député GDR réunionnais Frédéric Maillot.
Il y a quelque chose qui manque profondément de ce projet de loi, c'est une dimension internationale. Nous, le trafic de drogue se joue à l'international chez nous. De limiter cette proposition de loi seulement sur un socle européen, pour nous, on n'y trouve pas notre compte. Quels sont les moyens pour qu'on stoppe réellement le narcotrafic au sein de notre territoire ? Rien. Ça a l'air rigide sur la forme, mais c'est souple dans le fond
Un travail de longue haleine
Insoumis, Écologistes et GDR sont les seuls groupes à avoir voté contre ou s'être abstenus sur des textes largement soutenus par l'hémicycle, car il fallait envoyer un message fort, quitte à travailler plus tard sur les points spécifiques pour le socialiste Elie Califer, député de Guadeloupe.
Quand nous entendons ce qui se passe, les tonnages qui sont interceptés, nous devons avoir une réponse ferme, une attitude ferme. Il fallait marquer le coup et il y a d'autres combats à mener, d'autres rencontres à avoir, d'autres échanges à avoir avec les ministres concernés pour les besoins spécifiques de nos territoires
Modifiés à l'Assemblée, les deux textes déjà passés au Sénat devront être examinés par une commission mixte paritaire en vue de leur adoption définitive qui devrait se faire très prochainement.
