Loi Attal : Béatrice Bellay dénonce "une dérive répressive hors sol"

Par 14/05/2025 - 10:12 • Mis à jour le 14/05/2025 - 10:13

La loi portée par Gabriel Attal, qui vise à durcir la justice des mineurs et à renforcer la responsabilisation des parents, a été adoptée ce mardi par l’Assemblée nationale. Si le texte a reçu un large soutien de la majorité présidentielle et des Républicains, il a aussi suscité une levée de boucliers à gauche, notamment dans les rangs des députés ultramarins.

    Loi Attal  : Béatrice Bellay dénonce "une dérive répressive hors sol"

Parmi les voix les plus critiques, celle de la députée de Martinique Béatrice Bellay, qui dénonce "un populisme d’extrême droite déguisé" et une méconnaissance des réalités sociales des territoires d’outre-mer.

Le texte prévoit notamment des sanctions financières à l’encontre des parents de mineurs délinquants : amendes, travaux d’intérêt général, voire suspension d’allocations sociales.

Pour Béatrice Bellay, cette logique punitive méconnaît profondément la situation des familles dans les territoires ultramarins, et notamment en Martinique.

On a 48 % de familles monoparentales, dont l’écrasante majorité sont dirigées par des femmes seules. Expliquez à ces femmes, souvent précaires, avec des horaires décalés, qu’elles doivent empêcher leurs enfants de sortir le soir sous peine de perdre la CAF ou leur aide au logement. Il y a un moment où il faut être sérieux.

Un "tout répressif" inefficace

La députée martiniquaise pointe une logique du "tout répressif" qu’elle juge non seulement inefficace, mais surtout déconnectée des enjeux de terrain. Selon elle, le gouvernement fait le choix de la sanction au lieu de celui de la prévention, au détriment du lien social.

Ce que propose Gabriel Attal, c’est une réponse de facilité, une mauvaise copie de l’extrême droite. Mais les Français, lorsqu’ils veulent ce type de discours, préfèrent toujours l’original à la copie. Ce n’est pas à la hauteur d’un projet républicain

Plutôt que de punir, il s'agit de renforcer l'accès des publics vulnérables aux services publics, à l’éducation, à la culture et à l’accompagnement social.

Dans nos territoires, et singulièrement dans les pays des océans, ce qu’il faut, ce n’est pas plus de sanctions, mais plus de moyens pour restaurer la cohésion sociale. Sinon, on creuse encore plus les fractures

Avant son adoption définitive, la loi doit encore repasser devant le Sénat. Mais l’adoption au Palais Bourbon laisse peu de doutes sur son avenir législatif.


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