Les réactions des députés antillais après la chute du gouvernement Bayrou
L'ensemble des députés antillais, à l'exception de l'élu de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, Frantz Gumbs, ont voté contre la confiance ce lundi (8 septembre) et François Bayrou est donc contraint de remettre sa démission. Ils s’expliquent leur choix et réagissent.
Clap de fin sur le gouvernement Bayrou. Comme attendu, l'Assemblée nationale a très largement décidé de ne pas accorder sa confiance au Premier ministre, avec seulement 194 voix pour et 364 contre, dont l'ensemble des députés antillais, à l'exception de l'élu de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, Frantz Gumbs.
François Bayrou est donc contraint de remettre sa démission à Emmanuel Macron.
Béatrice Bellay
Une instabilité pas forcément souhaitée, mais nécessaire selon la députée martiniquaise Béatrice Bellay.
On ne se satisfait pas de la situation. Néanmoins, le résultat, c'est celui de M. Bayrou, qui l'a préparé, qui a besoin probablement d'aller mener sa campagne municipale et qui a cherché une fenêtre de départ qui lui permette de la commencer suffisamment tôt, tout en n'ayant pas à assumer, au final, ces huit années de Macronie qu'il a très largement supportées.
Béatrice Bellay pense qu’il est possible de réussir à avoir une majorité de circonstances.
C’est possible parce que nous y sommes déjà parvenus sur certains textes. La preuve, pour les Pays des Océans dits d'outre-mer nous avons réussi à faire voter et adopter, en janvier 2025, une loi d'urgence contre la vie chère. Nous sommes parvenus également à faire adopter cette fameuse taxe Zucman. Donc, il y a des textes et il y a une méthode pour pouvoir arriver au consensus, pour pouvoir créer aussi quelque part des sortes de compromis à charge, en effet, pour celui qui est à la tête d'un gouvernement, d'inciter tous ses ministres à le faire et de savoir le faire lui-même.
Elie Califer
Cette démission qui va a minima repousser les grands dossiers ultramarins en cours, comme le projet de loi vie chère qui devait arriver au Sénat fin septembre. Elie Califer assume ce choix tout en espérant que ces sujets resteront au menu du prochain gouvernement.
La décision que nous avons prise est mûrement réfléchie et nous devons faire attention car il y a des lois pour l’Outre-mer, pour Mayotte. Il y avait la loi sur la vie chère que portait le ministre Valls avait compris et qui avait entendu la problématique de nos territoires. Il y a aussi la visite de Retailleau qui a semblé comprendre qu'il y a un effort à faire. Maintenant, je pense que ceux et celles qui vont prendre le relais auront le devoir de poursuivre ce travail.
Max Mathiasin
Max Mathiasin, qui n'avait pas voté la censure de Michel Barnier en décembre dernier, a cette fois décidé de voter contre. Il s'en explique.
La première raison, c'est qu'on s'est senti un peu floué par Bayrou. Le 15 juillet, il fait des propositions, il fait un diagnostic et on s'attend à ce qu'on puisse discuter puisqu'il annonce qu'il va ouvrir des discussions. Et puis il revient récemment en disant j’engage ma propre responsabilité. Et compte tenu de son bilan, de l'inertie qu'il a montré depuis qu'il est Premier ministre - en neuf mois, il n'y a pas eu grand-chose de discuté à l'Assemblée nationale -, par conséquent, je me suis dit qu’il n'a pas tenu parole, qu’il veut chèque en blanc. Moi, je ne suis pas dans les jeux politiques comme par exemple le Rassemblement National ou bien LFI, voire le PS. Je suis pour qu'on trouve un modus vivendi, si possible, mais pas avec Bayrou. Je ne sais pas si le président de la République va pouvoir nommer un nouveau Premier ministre. On verra. Ça reste pendant pour l'heure. Mais en réalité, nous, le groupe LIOT, sommes pour la discussion parce que je l'avoue franchement, je n'ai pas envie de retourner à des élections alors qu'on était aux législatives il y a un an.
Christian Baptiste
Pour Christian Baptiste, le gouvernement actuel n'était pas à la hauteur. Le député de la Guadeloupe a expliqué son vote.
On aurait bien compris que ce gouvernement ne répond pas à nos attentes. Il ne répond pas aux enjeux, notamment pour nos territoires dits d’Outre-mer. Et on l'a encore vu. Je suis membre de la Commission des finances et rapporteur de la mission Outre-mer pour le budget, et c'est 350 millions d'euros de moins pour la LODEOM. Et donc, on va faire payer aux petites entreprises la dette nationale. Nous avons perdu huit mois, mais tout simplement parce que c'est une politique macroniste. Depuis tantôt nous le disons, cette politique n'a pas respecté la démocratie, le résultat des urnes, que ce soit en 2022 et surtout en 2024. Donc, je crois qu'il faut véritablement que cette politique de la macronie soit radicalement éradiquée.








