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Les parlementaires ultramarins ulcérés par la sortie de Laurent Wauquiez

Par 09/04/2025 - 12:14 • Mis à jour le 09/04/2025 - 16:14

Ce mardi (8 avril), Laurent Wauquiez, candidat à la présidence des Républicains, a déclaré, dans les colonnes du JDNews d’enfermer les clandestins sous OQTF “dans un centre de rétention à Saint-Pierre et Miquelon.” Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire des parlementaires ultramarins.

Les parlementaires ultramarins ulcérés par la sortie de Laurent Wauquiez
Assemblée nationale

« Populiste », « démagogique », « relents colonialistes » : les réactions des parlementaires ultramarins se succèdent après la proposition de Laurent Wauquiez de gérer les étrangers sous OQTF (obligation de quitter le territoire français) par l’exil à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Stéphane Lenormand, député de Saint-Pierre-et-Miquelon, n'a pas caché sa colère

J'ai toujours en moi la colère. Le problème des OQTF, c'est compliqué. Qu'on essaye de dire qu'on va le solutionner avec une proposition aussi simpliste, c'est attristant. Je trouve ça méprisant et désobligeant pour notre territoire. Laisser penser que ce territoire est si terrible que des OQTF les plus dangereux viendraient à retourner en courant dans leur pays d'origine. C'est quelque chose qui est marqué par une certaine simplicité d'esprit. Je pense que c'est encore révélateur de ce qu'il y a encore dans la classe politique française en général par rapport aux Outre-Mers. On a un peu l'impression d'être considéré comme des sous-français, que finalement, on peut nous envoyer les problèmes et on ne va rien dire

Olivier Serva, député Liot de la Guadeloupe, n'a clairement pas mâché ses mots à l'attention de Laurent Wauquiez

Wauquier, c'est un con. Ces propos sont issus d'une dérive à la fois politique, d'une recherche d'exposition médiatique et c'est pathétique. Saint-Pierre-et-Miquelon, c'est la France. Il ne s'agit pas de vouloir sous couvert de je ne sais quelle conquête politicienne partisane, vouloir lécher les bottes les plus sales des thèses racistes

En Martinique, Marcellin Nadeau a exprimé, par communiqué, "sa plus vive indignation" face aux propos du député Les Républicains. Il dénonce une déclaration "irréaliste sur le plan logistique" et "profondément insultante" pour les territoires ultramarins.

« Les mots choisis, les relents de cette proposition, évoquent une pensée autoritaire, brutale, à la frontière du fascisme. »

Un sentiment partagé par le Guadeloupéen Christian Baptiste.

Pas des zones d’exil

Le député de la 2ᵉ circonscription estime que les Outre-mer « ne sont pas des zones d’exil, des prisons à ciel ouvert, ni des terrains d’expérimentation pour une droite revancharde en mal d’autorité ». Christian Baptiste tacle au passage le journal JDNews, qui a choisi de mettre cette déclaration en Une. Quant à

Davy Rimane, député de la 2ᵉ circonscription en Guyane, bien que choqué par la déclaration, il n’hésite pas à pointer du doigt une surenchère dans la polémique entre deux candidats en pleine campagne pour la présidence du groupe Les Républicains.

Pas de repentance chez Wauquiez

Face à cette levée de boucliers, Laurent Wauquiez est resté assez serein. Dans un tweet publié ce mercredi matin (9 avril), il dit avoir formulé "une proposition, dure, radicale", mais qui "résout le problème de ces OQTF en les faisant de facto sortir de l’espace Schengen".

Dans un thread, il a détaillé ce qu’il considère comme les points forts de sa proposition, l’essentiel étant d’éloigner des individus considérés comme dangereux du territoire hexagonal.

Ecoutez le reportage Nicolas Ledain

 

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